Maggie, tu débloques

qui se traduisait essentiellement par des diminutions de cotisations de sécurité sociale, n’était absolument pas financé.
Il manquait, au bas mot, 2 milliards d’euros. Le gouvernement assurait pour sa part que l’effet de la réduction du « coût du travail » allait créer de l’emploi. Caterpillar, ING, AXA… les faits sont là : tout le monde a pu constater à l’inverse que l’austérité amène le déficit budgétaire et les pertes d’emplois. Aujourd’hui, le gouvernement prétend donc que le manque de moyens de la sécurité sociale doit être compensé par des réductions de dépenses…
900 millions d’euros d’économie dans les soins de santé !
Alors que l’année passée, des économies avaient déjà été décidées, le gouvernement prend pour 2017 une série de nouvelles mesures, amenant la croissance des dépenses à moins de 0,5%. Celle-ci était encore à près de 4,5% il y a 4 ans, et arrivait déjà difficilement à suivre l’évolution des besoins, vu, notamment, le vieillissement de la population.
À côté de certaines mesures qui peuvent apparaître comme de la bonne gestion (telle qu’un meilleur contrôle ou une meilleure utilisation des médicaments génériques), d’autres auront un impact négatif important dans le secteur :
• Une série de médicaments seront limités ou moins bien remboursés, y compris quand ils sont indispensables (les sprays pour le nez ou les antibiotiques, par exemple).
• La plupart des secteurs ne voient leur budget que partiellement indexé, ce qui amènera une pression supplémentaire dans l’équilibre des institutions de soins.
• Dans les hôpitaux, outre l’accélération des fusions, la fermeture et la rationalisation des services et le raccourcissement de la durée d’hospitalisation, une série de réductions seront appliquées sur le financement de base. La ministre attaque aussi directement le personnel en supprimant les dispenses de prestation (2 heures/semaine) entre 45 et 50 ans, et pour tout le personnel non soignant !
• Les soins à domicile ne sont pas épargnés : ils subissent une réduction des dépenses de 2,7%. La ministre déclarait pourtant vouloir « favoriser les soins extra hospitaliers».
• De même, les maisons médicales, qui assurent des soins intégrés à domicile souvent pour des populations fragilisées, voient leur budget amputé de plus de 6,5%.
Coup double
Ces mesures s’additionnent malheureusement à celles que la ministre prend dans le secteur de l’assurance maladie invalidité :
• Le nouveau mode de calcul de l’indemnité de maladie ne prendra plus en compte que le salaire de baseLa ministre organise une pression énorme pour remettre les malades au travail, quitte à mettre les collègues en difficulté
• Les employeurs seront pénalisés en cas d’écartement prophylactique des femmes enceintes (10% du coût).
• On retarde les paiements des allocations d’incapacité de travail (on passe de 6 à 12 mois).
Pensions, chômage… tout est bon à prendre !
Augmentation des cotisations pour le RCC (ex-prépension), réduction dans les crédits-temps, baisse des salaires pour les jeunes travailleurs, années de carrière moins bien valorisées pour les pensions, attaque sur les pensions de la police, des militaires et de l’ensemble de la fonction publique, pression pour avoir recours à une pension complémentaire via l’employeur… Voilà autant de mesures qui financent les cadeaux aux entreprises !
Toutes ces mesures ne relèvent pas d’une gestion responsable de la santé publique, mais de la mise en place d’une nouvelle société.
La Belgique est pourtant déjà un des pays de l’Union européenne où la participation financière des patients est la plus haute et la pension la plus basse.
Nul doute que sur cette lancée, nous aurons des générations de pauvres vieux qui ne pourront plus se soigner. Le personnel des services de la santé, lui, paiera 3 fois l’addition. L’intensification du travail, dans une carrière plus longue avec des horaires plus pénibles, débouchera sur une pension de pauvre.
Yves Hellendorff
Ministre de la Santé, avez-vous dit ?
• De Block provoque la pénurie d’infirmières dans 3 ans.
• De Block lance une nouvelle profession d’assistante de santé.
• De Block renvoie les aides-soignants hors des soins de santé.
• De Block débloque ! Elle lance la réforme de l’Arrêté Royal n°78 sur les professions de santé sans aucune concertation !