Au moins 850 emplois menacés chez Vinçotte...

Une action est organisée sur le site menacé de Vilvorde-Everest ce vendredi 7 octobre dès 7h00 du matin.
50 emplois sont menacés en Belgique. Les départements Amiante, Sol et les Laboratoires sont condamnés à disparaître. La question qui demeure : de quelle manière ? La direction cherche la « solution la plus adéquate » (ex. vente). Ces départements se trouvent dans un bâtiment du site Everest à Vilvoorde. A première vue, le chiffre 50 semble dérisoire par rapport à l’effectif total du groupe, mais aussi bien les organisations syndicales que le personnel, craignent qu’il y ait encore d’autres annonces désastreuses dans les semaines qui suivent.
Dans les sièges à l’étranger, 800 emplois sont menacés : les sièges de l’Algérie, l’Australie, le Canada, la France, la Hongrie, l’Inde, l’Italie, l’Oman, la Slovaquie et les Emirats Arabes seront intégralement cédés.
Vinçotte est non seulement une société authentique belge mais aussi l’organisme de contrôle le plus important comptant presque 1700 collaborateurs dans notre pays et à peu près 1000 collaborateurs dans les différents sièges à l’étranger. L’emploi de beaucoup de ces collaborateurs est cependant menacé bien qu’il n’y ait pas de problèmes dans la société. Elle est financièrement saine et sa position sur le marché des inspections réglementaires reste stable.
Avec la nomination d’un nouveau CEO (Mr Marco Croon), le 1er septembre 2015, le conseil d’administration, sous la direction de son président Luc Lallemand (également administrateur délégué chez Infrabel), voulait « consolider la croissance à l’étranger et renforcer la position en Belgique ». A peine un an plus tard, on ne parle plus de croissance à l’étranger, mais carrément d’une cession pure et simple des sièges à l’étranger.
Nous craignons les plans futurs de Mr Marco Croon qui s’orientent vers un changement radical des structures de Vinçotte. Mr Croon désire également réduire la délégation syndicale de manière également radicale et désire, après une traditionnelle présence d’une délégation cadre pendant 30 ans au sein de Vinçotte, y mettre également fin (dans une société avec plus que 600 cadres), tentant ainsi d’affaiblir les CCT et les négociations lors des prochaines restructurations.
Les structures hiérarchiques et opérationnelles seront complètement changées à partir du 1er janvier 2017. La structure régionale (avec ses grands sites à Anvers, Gand, Vilvoorde et Gembloux) sera remplacée par une structure sur base des segments d’activités des clients. Déjà maintenant des fonctions hiérarchiques et opérationnelles sont attribuées et réparties. Ici, pour ce faire, la direction utilise une procédure très étrange. A partir du top de la société, les collaborateurs sont invités avec une proposition d’une fonction. Visiblement, toute une série de collaborateurs ne seront pas invités pour une proposition. Leur sort précaire est donc incertain! Leur emploi est probablement aussi menacé!
A partir de la mi-octobre, les organisations syndicales seront invitées afin de renégocier tous les accords de société. Selon la direction, ces accords « ne sont plus d’actualité » ou même « partiellement non-conforme à la législation ». Selon les syndicats, ils forment un obstacle pour pouvoir installer la nouvelle « culture de société », où une série des conditions sociales seront menacées. Concrètement il s’agira de la sécurité de l’emploi, la flexibilité, les heures supplémentaires, les avantages extralégaux etc., bref, la direction et Mr Marco Croon ne veulent plus garantir les conditions de travail anciennement convenues !
Les organisations syndicales empruntent d’abord la piste de la négociation et essayent, avant tout, de maintenir les 50 collaborateurs dans le groupe. Lors d’un conseil d’administration extraordinaire, tenu le 8 septembre à la demande des syndicats, l’ambiance était hostile. La direction ne tolère aucune forme de résistance, se contente simplement de donner l’information de ne pas tenir compte de l’avis des représentants des employés. Les représentants des employés ont largement informé l’ensemble du personnel à ce sujet. Ils l’ont également fait de manière manuscrite à tous les membres du conseil d’administration.
Le personnel sera graduellement tenu au courant : nous comptons sur leur solidarité et leur volonté pour passer à l’action, pour faire face à cette agression sociale inutile!
Il est très étonnant qu’un changement des structures de la société doive coûter autant d’emplois. La société fait du bénéfice. Il y a moyen d’investir et le chiffre d’affaire augmente dans quasiment toutes les activités. La direction ne regarde pas à un euro près, elle organise un barbecue d’été et une grande fête de fin d’année pour son personnel. Pour ses clients, elle effectue des initiatives commerciales.
La seule raison que les syndicats peuvent s’imaginer est la chasse à encore plus de bénéfice. Et voilà un sujet délicat. Les fondations de Vinçotte se trouvent autour d’une structure d’asbl et n’a pas d’actionnaires, ni de cotation en bourse. La sécurité ne peut pas être commercialisée. Ceci serait aux dépens de la qualité et de la sécurité. A quoi sert se bénéfice donc ?
Malgré toutes les décisions gouvernementales pour travailler plus longtemps et pour un travail adapté, cela représente une blague pour la politique HR de Vinçotte. La direction l’a clairement communiqué par le message que 66% de ses collaborateurs ont plus que 40 (quarante !) ans et que le stress, la fatigue et l’absence à cause de maladie génèrent des coûts importants! Une déclaration significative donc, pour une société qui tourne pour une grande partie sur « l’expérience » et « l’expertise ».
Le 7 octobre 2016, à partir de 7h, les représentants du personnel de Vinçotte font une action près du site menacé de Vilvorde-Everest.