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Edito : Un trou dans le Bacquelaine

Depuis, heureusement, la conquête de la Sécu a fait reculer l’antique malédiction qui voulait que devenir vieux signifie presque toujours tomber dans la misère ou dans la dépendance. Les pensions légales organisées par la Sécu apportent l’essentiel – quasi la totalité - des revenus des pensionnés. Elles ne sont pas suffisantes, nous devons nous battre pour les faire augmenter, mais n’oublions pas qu’elles sont le SEUL pilier sur lequel repose la sécurité de nos vieux jours.

Pas mal de travailleurs et de travailleuses continuent pourtant, en complément,  à économiser pour le jour où ils cesseront de travailler. Pour la plupart, cette épargne passe par un système de pension complémentaire organisé par leur employeur.


UNE EPARGNE A TAUX GARANTI

Cette épargne est constituée à la place d’augmentations salariales ; elle fait donc partie de mon salaire. A ce titre, les syndicats ont voulu et obtenu qu’elle bénéficie d’une double garantie : sur la sécurité, et sur le rendement. Sécurité : l’employeur doit s’assurer de pouvoir me verser la somme convenue le jour où je cesse de travailler. Il passe pour cela par une compagnie d’assurance : même si ses affaires vont moins bien, ma pension complémentaire est en sécurité. Rendement : il s’agit d’une épargne à très long terme : pour un travailleur de 30 ans, on lui promet un retour 35 ans plus tard ! On ne peut donc pas se baser sur les rendements fluctuants du moment. Un rendement minimal garanti a donc été fixé par la loi : 3,25% (et 3,75% pour la partie que je paie moi-même).

Durant de nombreuses années, les placements rapportaient beaucoup : employeurs et assureurs ont pu faire ensemble de bonnes affaires avec l’argent des travailleurs. Depuis quelques années, les rendements financiers ont baissé. Pas de quoi inquiéter les assureurs, en principe : ces quelques années ne représentent qu’une petite partie de la « durée de vie » d’une assurance-pension. Et, en plaçant des milliards, ils obtiennent de meilleurs taux que le petit épargnant ! Et puis, en fin de compte, le métier d’un assureur n’est-il pas d’assurer ?


LE SHERIF DE NOTTINGHAM

Mais voilà : cette baisse de rendement des marchés financiers diminue l’intérêt, pour les assureurs, de vendre des contrats de pension complémentaire (moins rémunérateurs pour les actionnaires) et, pour les employeurs, de privilégier ces systèmes en lieu et place d’augmentations de salaire (car la crainte naît chez eux de devoir assurer eux-mêmes ce que les assureurs n’assureraient plus…)

Heureusement… il y a un gouvernement au service des ultra riches : un coup de fil au ministre des Pensions (le MR D.Bacquelaine) et le voilà qui annonce (Le Soir du 21 septembre) avoir trouvé « un accord » (avec qui ?) pour supprimer ce taux garanti. En ce 5 octobre, grâce à notre résistance, rien n’est encore fait. Mais que pouvons-nous retenir de cet essai de passer en force contre les droits des employés, ouvriers et cadres ?

1. Que, comme nous le répétons depuis 20 ans à la CNE, les pensions complémentaires ne sont pas et ne seront jamais la solution pour assurer la sécurité de nos vieux jours. Une épargne complémentaire, peut-être : mais confier notre avenir à des multinationales de la finance sera toujours un peu risqué.

2. Le ministre des Pensions est en réalité celui des assureurs et des patrons – sûrement pas celui des pensionnés. Ses décisions précédentes (suppression du bonus pension, passage à 67 ans, etc) ont déjà fait baisser la plupart des futures pensions. Casser le taux garanti mettra du beurre dans les épinards des actionnaires – mais en trahissant les engagements pris pour les travailleurs.

3. En même temps qu’il envoie cette torpille, le ministre Bacquelaine veut lancer une vaste « Conférence nationale des pensions ». Mais après un an, notre expérience est faite : pour ce gouvernement MR-NVA, la « concertation sociale » ne sert à rien d’autre qu’à faire avaler par l’opinion publique ses amères pilules. Devons-nous continuer à discuter dans ces conditions-là ?

Le bien nommé ministre Daniel Bas-de-laine veut nous ramener à la préhistoire sociale, refaire rimer vieillesse et pauvreté. Mieux vaudrait qu’il prenne (vite) sa confortable pension. Et s’il cherche à s’occuper ensuite, il pourrait trouver un rôle dans la prochaine version de Robin des Bois : celui du méchant Shérif qui vient rançonner les pauvres pour remplir les sacs d’or du Prince.

C’est pour toutes ces raisons-là que des dizaines de milliers de travailleurs seront à Bruxelles ce 7 octobre : Monsieur Michel, paradez à New York, servez de carpette à Bart et de marchepied au 1% le plus riche des belges, mais sachez que pour les travailleurs, un an de vos politiques antisociales, c’est déjà un an de trop.

 

 

Felipe Van Keirsbilck,
Secrétaire général