Notre vision d'avenir
Les aides-ménagères méritent mieux : 8 solutions pour adapter fondamentalement le système des titres-services
L'avenir du système des titres-services a fait l'objet de nombreuses discussions ces derniers temps. Tout le monde commence à se rendre compte que la situation actuelle n'est pas viable. Mais les employeurs et les hommes et les femmes politiques ne sont pas encore au clair sur leur vision de l'avenir. La CSC a 8 propositions concrètes pour améliorer fondamentalement la situation des 150.000 aides-ménagères en Belgique.
Le secteur des titres-services connaît différents problèmes qui rendent le travail des aides-ménagères de moins en moins intéressant. La majorité des travailleur·euses du secteur des titres-services sont des femmes, souvent d'origine étrangère, à faible revenu et occupées à temps partiel. Les bas salaires et les contrats à temps partiel font qu’elles ont des difficultés à joindre les deux bouts, ce qui entraîne des risques de pauvreté et une dépendance financière.
Les aides-ménagères connaissent en outre des problèmes de santé, tels que des troubles musculosquelettiques et des plaintes psychosociales qui sont liés à la nature du travail. Elles sont aussi confrontées à un manque de valorisation sociale, aux stéréotypes et aux préjugés. De nombreuses aides-ménagères quittent donc le secteur ; des milliers de postes restent vacants. Il est certain que les objectifs du système des titres-services, notamment un emploi durable pour les personnes les plus éloignées du marché du travail, ne seront pas atteints.
Ayant créé, géré et subventionné le système, les gouvernements détiennent un rôle important dans ce secteur. C'est pourquoi la CSC, le réseau flamand, bruxellois et belge de lutte contre la pauvreté, Femma, Furia, Ella, Vrouwenraad, Vluchtelingenwerk Vlaanderen et LEVL demandent aux gouvernements d'agir et d'apporter des modifications fondamentales au système des titres-services. Les aides-ménagères en Belgique méritent mieux.
Les huit solutions suivantes doivent être apportées d'urgence pour améliorer le secteur et le rendre plus attrayant.
- Augmentation salariale : une meilleure rémunération s'impose pour attirer de nouveaux travailleurs et travailleuses dans le secteur et pour maintenir les personnes qui y travaillent déjà. Un salaire digne doit protéger les aides-ménagères contre la pauvreté. Les salaires doivent être augmentés d'au moins 1€/heure, en plus des indexations. Il faut également un remboursement correct des frais.
- Réduction de la norme pour le travail à temps plein : les conditions de travail physiques lourdes et la combinaison travail-vie privée rendent le travail à temps plein impossible et indésirable dans le secteur. Nous proposons de fixer la norme du travail à temps plein à 30 heures par semaine.
- Investissement dans la prévention et dans le bien-être : il faut investir dans l'expertise sectorielle et les accords minimums sur les conditions de travail sûres, la surveillance médicale, le matériel de travail ergonomique, etc. Il faut une conscientisation et un maintien du code de conduite et du code anti-discrimination.
- Appréciation du travail domestique : le travail important et socialement utile des aides-ménagères doit être reconnu et valorisé. Cela se traduit par une rémunération correcte, des conditions de travail sûres et saines et le respect des lois et CCT
- Investissement dans des emplois durables via la formation et le développement : la formation et le renforcement des compétences sont essentiels à la croissance des travailleur·euses. Il doit y avoir un droit à la formation et des possibilités de développement.
- Création de moyens supplémentaires pour le secteur : il faut des moyens financiers supplémentaires pour réaliser toutes les mesures ci-dessus. Ces moyens pourraient être dégagés, entre autres, via une indemnité équitable des clients et un cadre financier transparent pour les entreprises.
- Subordination des subventions à des conditions en matière de qualité : au lieu d'un montant de subvention fixe, nous plaidons pour une subvention progressive basée sur certaines conditions telles que l'encadrement, la formation, la politique de prévention et de bien-être.
- Remise des objectifs sociaux au centre : le secteur offre des opportunités aux groupes vulnérables sur le marché du travail et cet objectif doit redevenir prioritaire. Les aides-ménagères génèrent une grande plus-value sociale parce que les gens peuvent mieux combiner travail et vie familiale ou rester dans leur maison plus longtemps.
Vous voulez en savoir plus ? Lisez cette note de vision commune élaborée par la CSC, le réseau flamand, bruxellois et belge de lutte contre la pauvreté, Femma, Furia, Ella, Vrouwenraad, Vluchtelingenwerk Vlaanderen et LEVL.