Les travailleuses des titres-services sont extrêmement inquiètes pour leur santé. Une enquête réalisée par la CSC Alimentation et Services auprès de 1 544 collaboratrices des titres-services révèle qu’un client sur trois ne respecterait (presque) jamais les mesures de sécurité.

La plupart des utilisateurs de titres-services travaillant actuellement à domicile, les aides-ménagères se retrouvent en contact avec différents clients au cours d'une semaine de travail. Lorsque le client est dans la même pièce que l'aide-ménagère, ce dernier est prié de porter un masque buccal. Une étude de la CSC Alimentation et Services révèle pourtant que 75 % des aides-ménagères ont travaillé le mois dernier avec un ou plusieurs clients qui ne portaient pas de masque. « On demande à nos clients de ne pas être dans la même pièce que la personne effectuant nettoyage », précise Anne*, travailleuse des titres-services. « Sur mes neuf clients, il n'y a qu'une seule famille qui le respecte. » Bon nombre d’aides-ménagères travaillent également dans des maisons où certains membres de la famille sont peut-être malades. « Un de mes clients m'a dit au téléphone qu'il avait été testé positif après que j’aie nettoyé sa maison. Nous avons un groupe Facebook entre collègues où vous pouvez lire de plus en plus d'histoires de ce genre. Le nombre de collègues testés positifs augmente à cause de cela. »

La CSC Alimentation et Services attache une grande importance à la sécurité sur le lieu de travail et préfèrerait que les travailleuses des titres-services restent chez elles. « Beaucoup de travailleuses nous disent pourtant qu'elles préfèrent continuer à travailler, pour ne pas perdre trop de revenus » souligne Pia Stalpaert, présidente de la CSC Alimentation et Services. « Ces travailleuses ne perçoivent déjà pas les salaires les plus élevés et ne peuvent souvent pas se permettre de se contenter de 70 % de leur salaire. » En coulisse, de nombreux efforts sont mis en œuvre pour améliorer la sécurité des aides-ménagères. « Nous menons des consultations très intensives avec le secteur. Si nous voulons maintenir les gens au travail, il faut impérativement pouvoir le faire dans des conditions de sécurité. C’est à la fois une responsabilité de l’employeur, des autorités et des clients. Nous demandons, par exemple, que les travailleuses ne soient pas obligées de faire des remplacements. La possibilité d'autoriser le chômage temporaire pour une demi-journée serait une bonne solution à cet égard. Ce n'est pas possible actuellement. » 

* Anne est un nom d’emprunt. La témoin souhaite rester anonyme.

Si ces règles ne sont pas appliquées, l’aide-ménagère a le droit de quitter les lieux après l'avoir signalé à l'utilisateur.