Pour un réinvestissement massif dans les secteurs des soins, du social et de la culture : plus de mains pour des soins et des services plus humains, des professions à nouveau attractives et tenables.
Bruxelles, Bd Albert II (gare du Nord) 10h30
Le personnel du Non Marchand a assuré pendant toute la pandémie !
Lors de la pandémie, ces personnels se sont conduits et ont été considérés comme des héros. Des promesses ont fusé : « On a compris qu’il fallait réinvestir massivement dans les services à la population, et notamment dans les Soins de santé ». Et en effet, que ce soit au Fédéral (Hôpitaux, soins infirmiers à domicile,.. ) ou au Régional (Maisons de repos, aide aux personnes handicapées, aux familles…), des budgets ont été débloqués, à la fois pour améliorer les salaires et améliorer les conditions de travail. Au niveau de la Fédération Wallonie-Bruxelles, par contre, il faudra attendre 2023 pour disposer d’un budget qui reste extrêmement réduit (Enfance, Aide à la jeunesse, Socio-culturel…).
Après les applaudissements et les promesses, les gifles. Et sur le terrain, rien ne change !
Mais malgré les nombreuses promesses et les efforts budgétaires, la situation du personnel des secteurs Santé - Social - Culture se dégrade de jour en jour : absentéisme en hausse (maladies, accidents, burn out…), fuite du personnel vers le temps partiel ou hors du secteur…, conditions de travail intenables, plus possible de concilier vie professionnelle et vie privée, les jeunes ne sont plus attirés par ces professions pénibles, le pouvoir d’achat se dégrade...
Dans la Santé, la pénurie de personnel sur le terrain est à la source d’un cercle vicieux infernal. Le rattrapage des activités hospitalières (retardées par la pandémie) et l’intensification des soins à domicile s’ajoutent à l’absentéisme et aux postes vacants pour épuiser le personnel. Celui qui tient encore songe fortement à réduire son temps de travail ou tout simplement à quitter la profession. Pire, alors que des centaines de millions d’euros ont été réinjectés pour des emplois supplémentaires, les postes restent inoccupés, faute de candidats. Dans le secteur des MR-MRS, la perte de sens suite à la catastrophe de la pandémie, accentue encore la pénurie et l’intensification et la déshumanisation des prises en charge. La permanence infirmière n’est d’ores et déjà plus assurée.
L’ineptie du projet de loi sur l’interdiction professionnelle pour le personnel soignant non vacciné constitue le coup de grâce.
Dans le secteur de l’Enfance, on attend toujours l’amélioration des normes d’encadrement et la revalorisation du métier de puéricultrice, promises dans le cadre de la réforme des milieux d’accueil.
Dans le secteur de l’Aide sociale, malgré un renforcement de l’encadrement dans les secteurs du Handicap et de l’Aide à la jeunesse, le personnel est épuisé. L’absentéisme est grandissant, les situations rencontrées de plus en plus complexes. On veut plus de bras pour plus de qualité !
Dans le secteur de l’Aide à domicile, l’explosion du coût du carburant pèse gravement sur les travailleuses. Elles attendent des réponses fortes pour les soutenir dans l’utilisation quotidienne et coûteuse de leur véhicule privé. Elles exigent par ailleurs une reconnaissance à la hauteur du travail social et sociétal réalisé : si les citoyens en perte d’autonomie, particulièrement nos aînés, peuvent faire le choix de rester le plus longtemps possible chez eux, c’est grâce à elles !
Dans le secteur du Socio-culturel, les inquiétudes sont vives, car ces secteurs diversifiés que sont la culture, la réinsertion socio-professionnelle, l’éducation permanente, les organisations de jeunesse, etc. sont le plus souvent considérés différemment des secteurs de services (santé et social), apparaissant comme moins directement producteur de plus-value économique pour la société. Pourtant, la cohésion sociale dont ils sont des acteurs de première ligne est essentielle !