Dans le secteur financier, tant dans les banques que dans les assurances, plusieurs évolutions du travail questionnent la pertinence de la grève classique.

La généralisation du télétravail isole les employés. Or, si la grève est un droit individuel, ce droit ne peut se concevoir que dans un cadre collectif.

La digitalisation facilite la délocalisation. La plupart des institutions financières actives en Belgique sont des multinationales, qui peuvent en quelques clics faire effectuer les opérations par des travailleurs occupés en Pologne, en Inde, ou ailleurs.

Dans ce contexte, si la CNE Finances appelle bien évidemment à suivre le mot d’ordre interprofessionnel de grève générale, il nous faut trouver d’autres moyens d’exprimer les revendications et les inquiétudes, travailleuses comme citoyennes, qui concernent nos secteurs.

On est en droit d’attendre du secteur des Assurances un rôle majeur dans l’indemnisation des sinistralités futures liées au changement climatique. On est en droit d’attendre du secteur des Banques qu’il oriente les investissements vers les initiatives qui luttent contre le réchauffement. A voir la manière dont ces secteurs se comportent au niveau social (exemple : restriction des libertés syndicales, intensification et dégradation des conditions de travail), on peut douter qu’ils se montrent à la hauteur de ces défis.

Comme il n’y aura pas grand monde dans les entreprises le 9 novembre, installer des piquets traditionnels devant les portes n’a pas de sens. La CNE Finances préférera organiser une « caravane » qui partira à 8h30 du siège de AXA (Place du Trône) et visitera quelques institutions financières bruxelloises (ING, Ergo, AG, Euroclear, Beobank, Allianz, Yuzzu…).