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Finances et assurances

Finances - Syndicalisme et combats citoyens

Le syndicalisme dans le secteur financier est un combat compliqué. Les travailleurs des banques et des assurances sont souvent assimilés à leurs employeurs, et souffrent de la vision très négative de ces métiers dans la population où les slogans « Assureurs, Voleurs, Bankieren, Vampieren » sont couramment entendus. Pourtant, les militants syndicaux sont impliqués, avec leurs organisations, dans les combats citoyens liés à leur secteur. Dans ce cadre, nous avons rencontré Aline Fares, bien connue pour ses « Chroniques d’une ex-banquière ».  


On a l’impression que la finance est un sujet très éloigné des préoccupations des citoyens.  

En effet, peu est fait pour nous donner les outils pour s’emparer de ce sujet. Dans l’actualité, l’espace médiatique sur les questions financières est confié à des « experts » qui parlent en des termes techniques et qui sociologiquement sont déconnectés des réalités de la plupart des gens. Conséquence : tout semble compliqué et la possibilité d’influer sur le cours des choses semble minime voire nulle.  

Dans cet ordre d’idées, j’ai récemment écrit à la RTBF pour dénoncer le contenu de la chronique économique quotidienne diffusée sur une de leur radio depuis des années : elle offre une tribune à un discours néolibéral hyper assumé, lui donnant une légitimité absolue, alors que peu de place est laissée à d’autres voix. C’est pourtant du devoir du service public d’informer d’une façon pluraliste, et des personnes capables de parler d’économie, de finance, et surtout de ce que nous fait le fonctionnement de ce système, il y en a !   

Concernant les banques, il y a quand même eu un événement important récemment, la création de NewB, quel est ton avis là-dessus ?  

L’aboutissement du projet NewB, porté depuis des années par les associations et les syndicats (dont la CNE) et son arrivée dans le paysage financier a suscité pas mal d’intérêt, et a fait parler des banques d’une manière inédite. Pendant quelques mois, c’était devenu normal de parler du fait qu’une banque qui ferait le travail autrement, ça pourrait changer beaucoup de choses. Une banque qui offrirait une gamme de produits simples, qui financerait des projets qui ont un sens dans un contexte social et environnemental dégradé, etc. Rien que pour cela, la campagne de lancement de NewB a été un moment important, et l’existence d’une telle banque est une bonne chose. Mais bien sûr, NewB ne va pas à elle seule changer les pratiques bancaires en Belgique. Et faire de NewB un projet intéressant et significatif supposera une implication active des usagers au sein de la coopérative.   

Tu dis que NewB ne suffira pas ?  

NewB part de zéro, alors – aussi attractive soit-elle - elle mettra longtemps à occuper une place significative sur le marché belge, qui est dominé par quelques grandes banques.  

Mais on a aussi une banque comme Belfius - une banque détenue à 100% par l’État. Belfius a publié des résultats financiers impressionnants, mais qu’est-ce que ça signifie ? Cette banque n’est pas gérée pour fournir un service public, elle est gérée comme une banque cotée en bourse, alors le résultat, ce n’est pas seulement les centaines de millions de profits : ce sont notamment des agences qui ferment à une allure accélérée, c’est une moindre accessibilité aux services bancaires pour les habitants des zones rurales et des quartiers populaires, c’est une digitalisation forcée pour beaucoup de gens. Pourquoi la banque ne se démarque-t-elle pas de ces pratiques qui visent à pousser les clients moins rentables vers le tout numérique et privilégie-t-elle aussi ostensiblement le développement de son offre pour clients fortunés ? Avec la plate-forme Belfius est à nous, nous portons le message suivant : une banque qui appartient à l’Etat n’a de sens que si elle devient une banque publique et socialisée – au sens où la population est impliquée dans les directions prises par la banque. Une telle banque doit se mettre au service de la population et apporter son support dans le relèvement des énormes défis sociaux et écologiques auxquels nous faisons face.   

Propos recueillis  par Philippe Samek