Le 20 juin, la CSC Alimentation et Services organise sa traditionnelle Journée des Pros du Nettoyage. Nettoyer est un métier difficile, éprouvant et surtout très mal payé. C’est pourtant un travail requérant des compétences variées et qui est indispensable au bon fonctionnement de la société. La CSC Alimentation et Services a, dès lors, décidé de lancer une pétition pour réclamer de meilleurs salaires pour le personnel de nettoyage au sens large.
En Belgique, plus de 200.000 personnes, principalement des femmes, gagnent leur vie en nettoyant : aides-ménagères en titres-services, femmes de chambre, laveurs de vitres, concierges, personnel de nettoyage dans les écoles ou les entreprises, etc. Tous ces métiers essentiels, dont l’utilité a encore été soulignée lors de la pandémie de Covid-19, ne sont malheureusement toujours pas considérés à leur juste valeur.
Un travail pénible et des salaires de misère
Tôt le matin ou tard le soir, seul·e à domicile ou dans des conditions de travail insalubres et dangereuses, le nettoyage est un travail difficile qui est largement sous-estimé. « J’ai 35 ans et j’ai mal partout. Bientôt, je vais devoir avoir quelqu’un pour m’aider à sortir de mon lit. Ce n’est pas normal. Je veux pas finir en chaise roulante. », témoigne une aide-ménagère en titres-services. L'année dernière, l'inspection du bien-être a effectué des contrôles dans 175 entreprises de titres-services. 9 entreprises sur 10 ne respectent tout simplement pas les règles sanitaires, avec toutes les conséquences négatives sur le bien-être des travailleurs.
A la pénibilité du travail s’ajoute des salaires très bas. Les aides-ménagères et le personnel de nettoyage figurent, en effet, parmi les trois professions les moins bien rémunérées. Le salaire médian d'un nettoyeur à temps plein en 2023 est de 2.289 euros bruts par mois. Étant donné que la plupart des professionnel·les du nettoyage travaillent à temps partiel (le travail à temps plein n'étant souvent pas possible physiquement), cela signifie qu’ils se retrouvent juste au-dessus, voire en dessous du seuil de pauvreté (*). En outre, la loi sur la norme salariale, telle qu’est appliquée aujourd’hui, les condamne à jamais à des salaires de misère.
Surreprésentation des femmes et des personnes d’origine étrangère
Les bas salaires et la charge de travail élevée sont symptomatiques du manque de reconnaissance et d'appréciation sociale de ce travail. « Le nettoyage reste trop souvent considéré comme une tâche que les femmes accomplissent gratuitement depuis des siècles. Sur le plan professionnel aussi, ce travail est considéré comme ‘’inférieur’’. Ce n’est pas un hasard si la grande majorité des personnes actives dans les métiers du nettoyage sont des femmes. Et, quand il s’agit d’hommes, ils sont le plus souvent d'origine étrangère. », constate Pia Stalpaert, présidente de la CSC Alimentation et Services.
« Une revalorisation des salaires constituerait un pas important vers une meilleure considération et une plus grande attractivité de ce travail alors que des milliers d'emplois restent vacants dans les secteurs du nettoyage. », poursuit Mme Stalpaert. La CSC Alimentation et Services a donc décidé de lancer une pétition pour réclamer de la part du monde politique et des employeurs des augmentations de salaire significatives, soit, concrètement, au moins 1 euro de l’heure.
Des actions dans toute la Belgique
Le 20 juin, des actions seront organisées dans toute la Belgique. Les travailleurs évoluant dans les métiers du nettoyage iront à la rencontre des passants pour les convaincre de signer la pétition pour une meilleure valorisation de leur métier. Le grand public est, quant à lui, invité à manifester son soutien par un mot de remerciement ou une petite attention aux professionnel·les du nettoyage qu’ils croiseront le 20 juin.
VOUS ÊTES UN·E PROFESSIONNEL·LE DU NETTOYAGE OU VOUS SOUHAITEZ LES SOUTENIR ? SIGNEZ LA PÉTITION ICI.