Communiqué de presse
15/05/2025
Tronc commun: mise au vert, mise en scène ou … mise en pièce?

Communiqué de presse (CSC-Enseignement, CGSP-Enseignement, SETCa-SEL)
Bruxelles, le 15 mai 2025
La ministre Glatigny organise, ces 16 et 17 mai, une « mise au vert » consacrée au tronc commun. Nos organisations syndicales ont décidé de ne pas y prendre part et appellent les autres acteurs et actrices institutionnels à s’interroger sur le rôle qu’ils veulent jouer dans la lutte contre l’école inégalitaire.
Cette mise au vert s’apparente davantage à une mise en scène qui s’inscrit volontairement et uniquement dans l’esprit de la déclaration de politique communautaire. À l’évidence, la multiplication des participant·e·s ne permettra en rien un véritable dialogue social constructif avec les acteurs et actrices institutionnels de l’enseignement. Au contraire, cela a toutes les caractéristiques d’une mauvaise pièce visant à instrumentaliser le plus de monde possible dans des réformes nocives pour l’enseignement, ses travailleurs et travailleuses, ses usagers et usagères.
Dans ce contexte, il nous apparait important de rappeler que nous interpellons les responsables politiques en charge du secteur de l’enseignement depuis plusieurs années sur la nécessité absolue d’accompagner les réformes structurelles du système éducatif de moyens nécessaires à leur mise en place et de mesures permettant de garantir l’emploi des membres du personnel. Il s’agit d’une responsabilité politique qui ne peut être déléguée ou partagée.
Depuis 2019, l’inaction coupable des gouvernements (dont le MR et la ministre Glatigny, notamment) contraste terriblement avec l’empressement avec lequel le MR et les Engagés ont pris des mesures précipitées et expéditives qui renforceront encore les inégalités et impacteront les élèves les plus défavorisés : gel de l’extension « gratuité », renforcement des logiques de différenciation des parcours (test CLE, CEB à 60%), report des mesures visant à lutter contre le décrochage scolaire, renvoi des élèves majeurs vers d’autres opérateurs de formation, suppression de parcours dans l’enseignement qualifiant,…
Sous prétexte de découvrir les difficultés, pourtant connues de longue date, de l’arrivée du tronc commun en secondaire, la ministre entend remettre en question une des seules mesures visant réellement à lutter contre les inégalités scolaires, fléau de l’enseignement en Fédération Wallonie-Bruxelles.
Nous ne sommes pas dupes, la volonté de la ministre Glatigny et du gouvernement est de déconstruire l’idée même d’un enseignement démocratique, accessible à toutes et tous et émancipateur alors que seule une Ecole moins inégalitaire permettrait d’améliorer les conditions de travail des personnels et les conditions d’apprentissage des élèves.
Nous ne sommes pas dupes, il s’agit d’imposer depuis le Centre Jean Gol, une école inégalitaire, alors même que l’ensemble des acteurs institutionnels oeuvrent depuis près de dix ans à lutter contre les inégalités.
Après tous les efforts consentis par les membres du personnel et les équipes éducatives, il faudrait une fois encore tout changer… pour revenir en arrière. Nos organisations syndicales refusent catégoriquement d’être les complices forcés d’une parodie de concertation et d’une vision élitiste de l’École. L’École inégalitaire, ce sera sans nous !
En guise de protestation, une concentration de militant.e.s aura lieu à l’arrière du Palais des Académies, ce vendredi 16 mai à 13h.