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PC 337 - Secteur Non-Marchand

La CNE met le paquet dans le Non Marchand

Les travailleurs du secteur culturel ont été frappés de plein fouet par la crise sanitaire. La notion de secteur Non Marchand évolue. Des milliers de travailleurs sont abandonnés à leur triste sort. C’est pourquoi la CNE a décidé de renforcer son équipe de permanents en charge du Non Marchand. Vinciane Convens sera notre troisième permanente nationale. Nous l’avons interrogée sur son passé syndical, ses ambitions et sur les défis à venir en ce qui concerne l’organisation et la défense des travailleurs du Non Marchand.   

 
 
La CNE Non Marchand passe de deux permanents nationaux à trois. Pourquoi cette évolution ?  
La notion de secteur Non Marchand à la CNE évolue. Elle couvre des opérateurs « commerciaux » mais s’étend aussi à des problématiques transversales comme le statut d’artiste.   
Avec l’élargissement des compétences régionales (6e réforme de l’Etat), la coordination du secteur se complexifie et le pilotage des négociations avec le politique doit être renforcé. Les instances de la CNE ont décidé de renforcer l’équipe de permanents nationaux en charge du Non Marchand afin de développer le travail d’accompagnement et d’organisation des travailleuses et travailleurs de la culture et des médias et de les soutenir lors des négociations avec les autorités bruxelloises.   
   
Si j’ai bien compris, la vraie nouveauté, c’est le pôle culture ?  
En effet. Depuis mars 2020, le rideau est tiré sur le secteur culturel. Des milliers de travailleurs sont abandonnés à leur triste sort, ballottés entre les complexités de leur (sous-)statut, le caractère aléatoire des aides et l’absence totale de perspectives.   
Face à cette situation, la CNE a décidé d’investir dans la création d’une plateforme syndicale pour les travailleurs de la Culture avec un double objectif : offrir des solutions à court terme pour améliorer l’accès à nos services et organiser une parole collective pour, à long terme, revendiquer un statut à la hauteur des valeurs véhiculées par le secteur. Nous avons mis en place cette plateforme avec United Freelancers (nouveau service de la CSC pour les travailleurs indépendants) et la CSC Transcom.   
La CNE représente ces travailleurs dans quatre commissions paritaires du privé (arts de la scène, cinéma, socio-culturel et audio-visuel privé) et doit être en capacité de défendre individuellement ce personnel. Nous voulons élargir et renforcer notre mandat et notre rapport de force afin d’être en mesure de négocier avec les autorités politiques de réelles améliorations de statut.  
   
Qu’est-ce qui t’a amenée à te proposer comme candidate ?  
Ancienne déléguée dans le secteur du Commerce, je suis depuis deux ans déjà en charge du suivi des négociations bruxelloises du Non Marchand pour la CNE. J’ai par exemple assuré le suivi d’un accord Non Marchand conclu en 2018 qui prévoyait la mise en place d’une plateforme de concertation sociale propre au Non Marchand bruxellois, plateforme qui verra le jour lors de cette rentrée sociale. J’ai aussi pris mes marques dans la gestion paritaire d’un outil financé par les pouvoirs publics : l’ABBET, l’Association Bruxelloise pour le Bien-Être au Travail. Elle propose aux petites structures des outils ou un accompagnement dans l’application de la loi sur le bien-être au travail. Cette dernière année, j’ai assuré la coordination de la campagne de mobilisation et la négociation d’un accord social pour le Non Marchand. Grâce aux mobilisations des travailleuses et travailleurs, le budget de cet accord est passé de 27 millions à 52 millions structurels dès 2024 ! Une belle victoire pour ces aides-soignantes, aides-familiales, éducateurs, etc. qui se sont mobilisés très régulièrement !  
Quand un troisième poste de national s’est ouvert, il était pour moi naturel que je postule. Pas question d’abandonner des tâches que j’avais tant investies C’est une étincelle pour envisager d’élargir mes responsabilités et mes compétences.  
 
 
Cela ressemble à un fameux défi, non ?   
Sans aucun doute. Il me faudra être capable de beaucoup d’humilité et de détermination. Rosa Luxembourg disait : « Dans le domaine social comme dans la vie privée, il faut tout prendre avec calme, générosité et un petit sourire aux lèvres ». 
 
 
Mathilde Campion