Nous exigeons la libération de Mounir Tahri et Jihed Cheikhe
Nous dénonçons l’arrestation de sept sans-papiers le vendredi 9 février dans les locaux d’une ASBL du secteur socio-culturel Globe Aroma et les moyens inadmissibles mis en place dans le cadre de cette arrestation sauvage. Ces actes sont une attaque frontale au droit des structures associatives et culturelles à mettre en place une culture qui promeut l’émancipation et le partage des citoyens. Nous ne pouvons accepter cela.
Pour pouvoir exercer ces missions – notamment en termes de cohésion sociale – les acteurs associatifs, syndicaux, culturels et sociaux doivent pouvoir bénéficier de la confiance du public bénéficiaire ; confiance dont ils sont privés lorsque des interventions de ce genre se produisent. Des contrôles d’identité de ce type sont incompatibles avec les valeurs défendues dans le monde non-marchand.
Pour les mêmes raisons, nous refusons que des lieux culturels sanctuarisés fassent l’objet de contrôles arbitraires pour des motifs non-précisés et non-identifiables. Nous ne remettons pas en question la possibilité d’effectuer un contrôle administratif quant au respect des normes imposées aux ASBL ; mais ces contrôles doivent avoir pour objet l’association, et en aucun cas son public !
Parmi les sept sans-papiers arrêtés, figure Mounir Tahri, un militant syndical très actif depuis de nombreuses années au sein de la CSC-Bruxelles. Il se trouve aujourd’hui au Centre fermé 127 bis avec Jihed Cheikhe, un artiste peintre mauritanien. Tous les deux risquent l’expulsion.
Arrivé en Belgique en 2006, Mounir Tahri a travaillé entre juin 2008 et décembre 2012 pour une société sous-traitante dans le secteur du nettoyage pour le Foyer anderlechtois. Il a introduit un dossier de régularisation dans le cadre de la procédure de 2009 et a reçu une réponse positive de l’Office des Étrangers en décembre 2011. Or, son employeur a profité des failles de la législation pour l’exploiter et le faire travailler dans des conditions non-conformes de notre législation sociale. Mounir Tahri en a fait les frais et a perdu la possibilité de régulariser son séjour. La CSC a introduit un dossier pour exploitation économique qui est toujours en cours devant le tribunal du travail. Il est inacceptable qu’une démocratie puisse expulser une personne dont le dossier est toujours ouvert devant un tribunal.
Le front commun socio-culturel demande la libération immédiate de Mounir Tahri et Jihed Cheikhe. Ensemble, nous empêcherons ce gouvernement de mener ces politiques de menaces et pression sur la société civile et de traque aux migrant.e.s.