Communiqué de presse
08/11/2022
La grève sera bien suivie dans les hôpitaux du sud du pays
Dans plus de 2/3 des hôpitaux privés de Wallonie et de Bruxelles, des services minimums ont été mis en place pour mercredi. A ce jour, on a dû procéder à des réquisitions dans une dizaine d’établissements.
Le mot d’ordre de grève est bien passé dans le secteur hospitalier. Ce sont des dizaines d’hôpitaux qui adapteront le service à celui d’un dimanche. Bien sûr, les urgences et les traitements indispensables seront maintenus, mais dans de nombreux cas, les rendez-vous seront reportés, ainsi que, régulièrement, les opérations non urgentes.
On ne peut que conseiller aux patients de se renseigner, même si, en principe, les directions doivent prendre l’initiative de les informer.
De nombreux piquets seront installés devant les entrées, veillant ainsi à ce que seul le personnel repris sur les listes du service minimum ne rentre. Mais ils seront surtout l’occasion d’informer les patients et leur famille des enjeux spécifiques au secteur.
Ainsi, la situation est perçue aujourd’hui comme catastrophique par le personnel des Soins de santé : la pénurie de personnel détériore les conditions de travail, et la surcharge de travail ainsi créée, produit des burn-out, de l’absentéisme, des fuites… mais aussi une image très négative des professions de santé. Les jeunes sont d’autant moins attirés que les conditions salariales sont elles-mêmes peu encourageantes.
Et c’est bien là que le lien se fait avec le mot d’ordre de ce mercredi : le Ministre Vandenbroucke ne prévoit aucun budget pour 2023 et 2024 pour rendre plus attractives ces professions, et en même temps, l’inflation amène une réduction du pouvoir d’achat. Les frais de déplacement pour se rendre au travail explosent : les employeurs refusent de couvrir ces augmentation de coût, encourageant plutôt le personnel « à prendre un vélo ou les transports en commun » ! Un infirmière éloignée de 20 km de son lieu de travail dépense 43€ par mois pour se rendre au boulot (part non remboursée). Les horaires et la localisation externe des nouvelles constructions rendent souvent impossible l’utilisation des transports en commun.
Le secteur est une véritable cocotte à pression : que ce soit dans les hôpitaux, les maisons de repos, les soins infirmiers à domicile, la pénurie va poser un problème majeur à notre système de santé. Pas de surprise donc de voir ces services largement en grève demain, tout comme les autres secteurs du Non Marchand (Aide aux familles, Crèches, Aide sociale, Insertion socioprofessionnelle…)