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Transport ferroviaire

Aux négociateurs fédéraux : n'oubliez pas les cheminots

Depuis le 31 août, la presse salue les efforts de la SNCB. « Les voyageurs toujours plus nombreux à faire confiance à la SNCB », titre l’Echo. « Résultats encourageants pour la SNCB » nous dit La Libre ou encore « SNCB : un premier semestre positif » pour le Soir. Et c’est vrai, quand les résultats sont positifs, il faut le souligner. 

Fin août, la SNCB a présenté ses résultats semestriels pour 2019 : le nombre de passagers a augmenté de 4,1 % et la satisfaction des voyageurs et la ponctualité s'améliorent également. Le résultat d'exploitation progresse de 3,1 % à 1,29 milliard d'euros et la dette économique diminue de 100 millions d'euros. La SNCB a investi 249,5 millions d'euros dans une meilleure offre de services aux voyageurs. Comme les années précédentes, la santé financière de l'entreprise continue de s'améliorer ce premier semestre 2019. 
Pour la CSC-Transcom, ces chiffres sont évidemment positifs mais ils cachent un facteur essentiel : la diminution constante du personnel. 

Les cheminots donnent le meilleur d’eux-mêmes tous les jours car ils veulent offrir le service public que le voyageur mérite. Le nombre de passagers augmente depuis cinq ans, mais en même temps, le nombre de travailleurs diminue drastiquement. Les chiffres positifs de la SNCB sont donc largement imputables aux efforts du personnel.

Plus de passagers, plus de trains ? 
Le climat est en tête de l'agenda politique. Pour la CSC-Transcom, ce "sentiment d'urgence" va de pair avec l'appel en faveur de transports publics durables. En effet, des transports publics de grande qualité sont l'alternative aux embouteillages quotidiens et contribuent à l'amélioration du climat.

Un plus grand nombre de trains devrait apporter une réponse à ce problème. 
Plus de trains pour transporter plus de passagers. Certainement. Mais cela nécessite non seulement plus d'investissements dans le matériel roulant ou le réseau ferroviaire mais également pour des nouveaux recrutements ainsi qu’en faveur du personnel actuel !

A la CSC-Transcom, nous savons que les résultats positifs de la SNCB sont majoritairement dus à l’investissement personnel des cheminots, qui doivent faire face quotidiennement à une grave pénurie de personnel. Malgré les nombreux recrutements, les quotas ne sont pas atteints et le manque de personnel est un énorme fardeau pour ceux qui doivent assurer le service au quotidien. Les cheminots ont eux aussi besoin d'un équilibre entre leur vie professionnelle et leur vie privée.  Il est nécessaire aujourd’hui, d’offrir une reconnaissance à l’ensemble du personnel. C’est lui qui a contribué de manière importante à ces bons résultats de la SNCB.

En effet, au cours des cinq dernières années, le nombre de passagers n'a cessé d'augmenter. Entre 2015 et 2019, il est passé de 116,6 millions à 129,6 millions. Par contre, l'effectif de la SNCB est passé de 19.849 à 17.568 ETP. En résumé, 13 millions de passagers supplémentaires ont été transportés avec 2200 employés en moins ! Du côté d’INFRABEL, de 2015 à 2019, l’effectif est passé de 11.720 à 10.093 ETP, soit près de 1.600 cheminots en moins pour assurer la gestion du trafic et l’entretien du réseau ferroviaire.

La SNCB, une entreprise financièrement saine.....
Grâce aux résultats d'exploitation positifs, la dette économique a diminuée pour arriver à 2,38 milliards d'euros. Ce montant est inférieur à celui de 2014, qui s'élevait alors à 2,43 milliards d'euros. Cependant, cette dette historique a un impact sur son fonctionnement. Les choix politiques doivent prévoir des moyens suffisants dans les chemins de fer belges pour que la SNCB et Infrabel n'aient pas à s'endetter davantage, comme cela a été le cas par le passé.

.... qui a besoin d'investissements
La nécessité d'investir est prouvée en Allemagne. Le gouvernement allemand, les Länder et la Deutsche Bahn vont investir 86 milliards d'euros dans un programme de modernisation des chemins de fer les dix prochaines années. Les investissements seront utilisés pour entretenir le réseau existant et contribueront à augmenter le nombre de voyageurs. Le gouvernement allemand s'est engagé à le doubler d'ici 2030. Cela devrait contribuer largement à la réalisation des objectifs climatiques.

Les Nederlandse Spoorwegen (NS), l'opérateur ferroviaire néerlandais, a vu son nombre de passagers augmenter de 4,6% au premier semestre 2019. Afin de pouvoir faire face à la croissance continue de voyageurs et d'éviter des problèmes de capacité, le Ministère des transports, des travaux publics et de la gestion de l'eau, a souligné l'importance des investissements afin d'éviter ces problèmes. 
Pour l'instant, la NS augmente considérablement sa capacité avec de nouveaux trains afin de pouvoir faire face à l'augmentation du nombre de passagers. La société préconise de mettre le budget de PRORAIL (l’équivalent d’INFRABEL aux Pays-Bas) à disposition de manière anticipée afin de résoudre les goulots d'étranglement à certains points du réseau ferroviaire.

Et maintenant ? Plus de trains ? Plus de ressources ! 
De nombreuses voix s'élèvent en faveur d’une mobilité écologique. La CSC-Transcom en fait partie. Nous demandons aux futurs décideurs politiques d'élaborer une vision de la mobilité qui va au-delà des frontières des modes de transport, des programmes des partis et des niveaux d'autorité, avec un choix clair pour plus d'investissements dans les transports publics.

Nous ne voulons plus rester au stade du constat. Il faut agir, messieurs les informateurs. Les résultats positifs ne doivent pas masquer le fait qu'il y a des problèmes dans l’entreprise. Il y a un besoin urgent d'oxygène financier pour les investissements (achats et renouvellements) ainsi que pour l’opérationnel (fonctionnement au quotidien, maintenance et personnel). 

En effet, la continuité opérationnelle des chemins de fer dépend du personnel. Les cheminots doivent enfin recevoir la reconnaissance nécessaire, avec de bonnes conditions de travail et un salaire attractif. Ces dernières années, il n'y a pas eu de place pour des augmentations salariales malgré une productivité accrue de manière exponentielle. La dernière hausse salariale date de 2010 !

Notre message est clair. Nous demandons aux informateurs les moyens nécessaires pour pouvoir élargir l'offre de trains, mais aussi pour augmenter l'attractivité des emplois cheminots. 
Investissez dans les transports publics et n’enfermez plus les Chemins de fer belges dans un carcan draconien comme l'a fait la coalition suédoise précédente.


Marianne Lerouge, 
responsable générale secteur chemins de fer