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402.10 - Communauté française

Comment se passe le confinement dans les IPPJ ?

Les  Institutions publiques de protection de la jeunesse (I.P.P.J.) assurent en tant que services publics une part importante du traitement institutionnel de la délinquance juvénile. Les objectifs généraux des I.P.P.J. sont de favoriser la réinsertion sociale et de permettre aux jeunes d'acquérir une meilleure image d'eux-mêmes.

Renaud Van lersberghe est éducateur spécialisé à l’IPPJ de Wauthier-Braine. Il s’occupe de l’encadrement d’un groupe de jeune ados placé en IPPJ à régime ouvert. Il nous explique la vie en période de confinement :

« Pour le moment, nous tentons de faire pour un mieux. En effet il est très compliqué pour nous de tenir les distances sociales alors que nous travaillons avec des ados. Nous sommes en permanence avec eux et devons faire en sorte de les occuper. Par exemple lors des repas, nous sommes avec 4 – 5 jeunes et un éducateur, il est dès lors quasiment impossible de respecter les recommandations du gouvernement vu l’espace disponible. Il en va de même lors des soirées, nous regardons un film et nous sommes entre quatre murs dans une salle de 30 m2. Pour les activités sportives, il est impossible pour nous de ne prendre qu’un seul jeune en charge et de laisser les autres de côté. »

Et d’ajouter : « Les jeunes reçoivent des « congés » exceptionnels, mais nous ne savons pas s’ils respectent ou non le confinement. Ils sont aussi nombreux à utiliser les transports en commun pour leurs déplacements et là encore nous ne savons pas si les précautions sont prises. Nous rencontrons le même problème pour les entrées ou les jeunes fugueurs. Mis part des gants, nous n’avons reçu aucun matériel de protection. Nous sommes dans l’obligation de nous en procurer par nos propres moyens. »

Un taux d’absentéisme en hausse !

De plus en plus d’agents sont absents et ceux qui restent doivent palier à ces absences. « Vu que nous sommes en service continu, nous sommes dans l’obligation de remplacer les absents et nous sommes plus souvent au travail. Nous prenons par conséquent plus de risque de rencontrer le virus ou des personnes infectées vu le nombre de mouvements au sein de l’institution. Cela stresse le personnel mais il effectue malgré tout son travail », explique Renaud.

Le personnel de terrain en contact avec les jeunes se sent un peu abandonné par la direction générale.  « Très peu de mesures sont prises pour sécuriser notre travail, regrette Renaud, de plus nous nous sentons lésés par rapport aux agents administratifs qui peuvent effectuer du télétravail sans risque. Un ras le bol commence à se faire sentir et une certaine grogne s’installe. Si cette situation perdure les absences risquent d’augmenter car les gens ne sont pas le moins du monde rassurés. »

Autre témoignage, celui de Laurence Coppens, éducatrice à l’IPPJ de Jumet : « Pour le moment, les éducateurs tiennent le coup et appliquent à la lettre chacune des recommandations du gouvernement. Certains, plus fragiles, ont simplement décidé de ne prendre aucun risque et sont sous certificat car le télétravail n’est pas possible pour les travailleurs de première ligne (les éducateurs). »

« Pour les autres travailleurs, il y a énormément de personnes en télétravail pour permettre de continuer à faire tourner l’institution malgré tout! Ceux qui continuent de travailler sont très inquiets et stupéfaits que les magistrats programment encore des entrées avec tous les risques que cela encourent pour nous et les jeunes », glisse Laurence.

Et d’ajouter : « C’est un questionnement quotidien. Combien de temps cela va durer? Quelles nouvelles mesures seront mises en place? Quand aurons-nous le matériel nécessaire pour nous protéger? Nous marchons sur des œufs concernant les nouvelles entrées qui sont possibles ou les éventuels retours des jeunes de l’extérieur. » 

« L’institution tourne au ralenti, les jeunes qui restent à l’IPPJ prennent leur mal en patience. Nous communiquons beaucoup avec eux et observons l’évolution de la crise chaque jour.  La Fédération Wallonie Bruxelles nous a promis des masques et des gants. Nous n’en avons hélas toujours pas reçu », conclut Laurence.