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402.07 - Fédéral

"Nous confectionnons nous-mêmes des masques !"

Christopher est assistant de surveillance pénitentiaire depuis novembre 2007.  En fonction à la prison d'Ittre depuis juillet 2013, il est également délégué syndical CSC Services publics.

« Nous avons vécu pas mal de choses dans les établissements pénitentiaires, commence Christopher, les lois et réglementations ont énormément évolué ces dernières années.  Nous sommes passés de la répression pure et simple à une "tentative" de réinsertion. J'insiste sur les guillemets car on nous demande de faire un travail sans nous en donner les moyens ! » Et d’ajouter : « Rien ne présageait une telle crise. Du coup, rien n'était prévu, et notre administration a pas mal pataugé avant de prendre ENFIN des décisions qui s'imposaient pourtant dès le départ ! »

La crise sanitaire sans précédent que nous connaissons actuellement empêche le citoyen lambda de se retrouver en famille (au sens large du terme) et donc, cela touche également les détenus qui sont incarcérés dans nos prisons.

« Alors que le pays (et le monde) se retrouve confiné à domicile tel qu'en période de guerre, les détenus le sont aussi.  Et là, le seul contact qu'ils peuvent avoir, c'est le personnel qui s'y trouve.  Nous !  Non seulement, nous sommes leurs seuls interlocuteurs mais en plus, il nous appartient de les rassurer quant à la situation », explique Christopher. 

Christopher et ses collègues se rendent au travail avec la boule au ventre. Comme beaucoup d’autres, il y a ce stress quasi permanent de se dire "j'espère que je ne ramènerai pas ce satané virus à la maison !".  « Soyons clair, nous pouvons l'attraper en prenant un caddie au Carrefour Market du coin, précise-t-il, on peut aussi le choper en prenant le pistolet lorsque nous faisons notre plein d'essence.  Les collègues l'ont-ils ?  Vont-ils me le transmettre ?  Tout autant de question que chacun est en droit de se poser lorsqu'il quitte son domicile ! »

D'autres questions s'ajoutent pour l’assistant de surveillance pénitentiaire : « Pourquoi l'administration n'a aucune considération pour nous ?  Pourquoi le ministre de la justice nous considère-t-il moins bien que les détenus eux-mêmes ?  Pourquoi le matériel n'arrive-t-il pas ? Souvent, la réponse sera la même : "Je ne sais pas vous répondre...".  Chacun se donnera sa propre réponse et celle-ci doit-être identique chez tout le monde : Il n'en a que faire de son "petit personnel", ces "gens de la rue" comme il nous avait appelé en son temps.  Vous voyez Mr GEENS ?  On ne vous a pas oublié !  Et nous ne vous oublierons pas après cette période détestable ! », fulmine-t-il.

Concernant le travail au sein de la prison, celui-ci a été adapté dès le départ par la direction locale. « Chacune des décisions prise à fait l'objet d'une concertation avec les organisations syndicales et les chefs d'équipe. Nous avons pu émettre nos avis sur chacune d'elle.  Malgré cela, l'interrogation persiste ! ». Et Christopher de s’interroger : « Pourquoi ne sommes-nous pas entendus par notre Administration ? Pourquoi les moyens de protection ne sont-ils pas mis à notre disposition ? Pour la petite histoire, nous savons tous que l'administration pénitentiaire n'est pas fichue de nous fournir nos vêtements de travail en temps et en heure depuis des années.  Et bien cela perdure dans la distribution du matériel individuel de protection...  Nous en sommes à faire jouer la solidarité, en amenant nos chemises encore emballées, pour nous confectionner nous-même des masques ! »

Qu’en est-il de la relation avec les détenus ? « Au niveau de la détention, le dialogue étant maintenu avec les détenus, nous n'en sommes pas encore arrivés aux extrêmes que d'autres établissements ont connus et connaissent encore. Cela ne nous empêche pas de nous demander chaque jour si les détenus vont rentrer du préau ou non...  Et là, c'est le plus gentil scénario...  On préfère ne pas penser au pire... », soupire Christopher.

Il souhaite enfin conclure sur une note positive : « Je profite de cette tribune pour remercier tous les collègues qui sont en première ligne depuis le début. Je souhaite mes plus prompts rétablissements aux collèges qui ont pu être blessés dans des interventions. Que ceux qui ont contracté la maladie nous reviennent vite et en pleine forme ! Prenez le temps de vous soigner correctement ! »