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402.04 - Défense

Défense : l'amélioration de votre traitement

VanderWolf Images / Shutterstock.com

Cher(ère) militaire,

Trouvez-vous normal qu’un premier caporal-chef gagne, en moyenne, 361 euros (brut) de moins qu’un agent de police de niveau correspondant ? Par mois, bien sûr. Ou que le traitement mensuel (brut) d’un adjudant-chef soit inférieur de 825 euros à celui d’un inspecteur principal de la Police, de niveau équivalent ?

Trouvez-vous normal qu’entre-temps, plus de 17 ans se soient écoulés depuis le dernier ajustement important des traitements pour les militaires ?

Trouvez-vous normal qu’alors que le budget de la Défense va augmenter de près de 50% entre 2019 et 2022, à savoir passer de quelque 3 milliards à 4,4 milliards d’euros[1], l’autorité soit seulement disposée à consacrer environ un huitième de ces 1,4 milliards supplémentaires au profit de mesures de renforcement du pouvoir d'achat du personnel ? Trouvez-vous que c’est (pour reprendre les termes du CHOD) une ‘’recapitalisation dans le domaine du personnel’’ ?

Trouvez-vous normal qu’à partir de 2022, l’autorité militaire ne veuille libérer qu’un peu plus de 1% du budget de la Défense (qui est fixé à 4,4 milliards), soit quelque 50 millions, pour une augmentation des traitements au bénéfice des militaires ?

En tout cas, nous, les syndicats représentatifs à la Défense, NE trouvons PAS cela normal. Et nous pensons que c’est tout sauf une ‘‘recapitalisation dans le domaine du personnel’’. C’est la raison pour laquelle nous ne pouvons pas marquer notre accord sur ce que l’autorité a mis sur la table.

La plupart des mesures de renforcement du pouvoir d’achat dépendent en effet du lieu de travail, des activités accomplies par le militaire ou de son job. Ce qui signifie que le militaire moyen ne pourra en profiter qu’en partie. De plus, les 50 millions réservés à l’amélioration des traitements proprement dite, qui devraient profiter à tous les militaires, ne sont que des cacahuètes – et encore, de très petite taille et très amères. De même, ce plan est loin de pouvoir combler l’écart avec des métiers comparables dans le secteur public. Avec cette ‘aumône’, la Défense va complètement rater l’objectif visé – une équivalence de rémunération entre métiers comparables. Avec ce projet, l’attractivité de la Défense en tant qu’employeur ne s’améliorera pas beaucoup et nous ne gagnerons jamais la concurrence sur le marché du travail.

Dans quelques années, l’armée dépensera allègrement au moins autant d’argent pour l’externalisation – de l’argent qui, nota bene, va de la Défense au secteur privé – que ce qu’elle veut consacrer à l’augmentation du pouvoir d’achat de son personnel. Du moins si toutes les intentions pieuses des projets en cours devaient se réaliser, ce qui est encore loin d’être acquis. Nous pensons qu’il est inconcevable que nos chefs libèrent moins de moyens pour une rémunération compétitive au profit de leur propre personnel que ceux qu’ils veulent ‘drainer’ de la Défense vers le secteur privé. Ainsi, environ 100 millions iront déjà à l’externalisation en 2022 ; c’est le double du montant que l’autorité militaire veut dépenser pour une augmentation de traitement. Cette même année, 12 millions seront en outre déboursés pour la location de deux Falcon 7X super luxe VIP pour la flotte blanche, une mesure qui n’aide en rien les militaires.

Pour nous, il est clair où l’autorité met ses priorités – et ce n’est certainement pas dans le personnel. De sérieux efforts pour le personnel, y compris une augmentation substantielle des traitements, ne sont apparemment pas possibles. Pas même maintenant que la trajectoire de croissance du budget militaire, selon les chiffres de l’État-major lui-même, va battre tous les records dans les années à venir. Et même pas après une attente de plus de 17 ans. L’attitude de l’autorité ne peut plus être qualifiée de sérieuse.

C’est pourquoi nous demandons à nos chefs militaires et politiques de montrer qu’ils prennent en tant qu’employeur, l’attractivité de la Défense au sérieux. En commençant par constater combien l’arriéré en ce domaine est important de sorte qu’aussi vite que possible, il y ait un régime de rémunération comparable entre métiers comparables. Nous demandons également à l’autorité de faire preuve aujourd’hui de détermination de sorte qu’après 17 ans, finalement, se produise une amélioration correcte des traitements pour les militaires.

Après tout, vous n’aurez pas de bons membres du personnel, de qualité et motivés si vous n’y mettez pas la bonne valeur en contrepartie. Car, if you pay peanuts, you get monkeys.



[1] Chiffres communiqués par l’Etat-Major de la Défense ; (futur) budget de la Défense approuvé par le Comité de monitoring.