Chez Servauto, on fait le plein... de bonnes nouvelles !
Fort de ses 89 stations essences à travers le pays, l’entreprise Servauto est un incontournable sur nos routes. Cependant, le quotidien des travailleurs de cette filiale de TotalEnergies n’était pas des plus attrayants. La délégation syndicale a entamé un travail vers une meilleure conciliation vie privée/vie professionnelle avec de beaux résultats. Bernard Dekemexhe, délégué CNE, nous raconte.
Comment ont commencé les négociations ?
En pleine crise du Covid, nous avons commencé à discuter de la prime Covid prévue par le gouvernement. Ainsi rassemblés, les délégués ont mis en avant les difficultés liées à la pénurie de personnel dans l’entreprise, principalement au Nord du pays d’ailleurs. Des horaires peu attrayants, des week-ends bloqués au travail. Le constat était clair, c’est là-dessus que nous devions travailler.
Quelles idées avez-vous mis en avant ?
Il fallait travailler à la fois sur le salaire et sur les horaires de travail pour être plus attractifs. Si pour les horaires, nous n’avons pas eu beaucoup de réticence de l’employeur, il a fallu vraiment batailler pour obtenir des avancées réelles au niveau des salaires.
Qu'avez-vous obtenu comme changements ?
Les travailleurs dépassant leurs horaires régulièrement, nous avons réussi à faire accepter le passage de 35 à 36h/semaine pour les nouveaux contrats, ainsi que pour les autres qui le souhaitent, avec octroi de 6 RTT par an. Des discussions vont permettre d’intégrer plus rapidement les intérimaires de longues durées (dès 6 mois d’ancienneté à la place d’un an). Un weekend libre sur 2 sera garanti, et si l’employé le souhaite, après 3 dimanches travaillés, il récupérera un jour complet au lieu de percevoir un sursalaire. Un jour de congé est ajouté à tous les travailleurs. Le travail en 4 jours/sem. est en discussion également. Tous ces éléments vont sans aucun doute permettre une meilleure conciliation travail - vie de famille.
Mais pour les salaires... c'est apparemment plus compliqué, c'est ça ?
Oui et non. Nous avons obtenu au début 2022 un chèque consommation de 350€, soit 100€ de plus que le secteur, ou encore une prime unique de 2.200€ à 6.000€ pour chaque travailleur en fin d’année 2022. Mais le plus compliqué a été de faire revoir les barèmes du personnel, dès l’engagement. Il aura fallu une conciliation, des menaces de communication envers la presse et une belle mobilisation des travailleurs lors de la grève du 9 novembre dernier pour que la direction fasse un pas vers nous. Bien sûr, ce n’est pas suffisant, mais c’est un premier pas. Au lieu des engagements en catégorie 2bis puis passage en cat.3 après 6 mois que nous souhaitions, nous avons obtenu qu’il n’y ait plus 5 ans mais 6 mois pour le passage de la catégorie 2 à la 2bis pour les nouveaux engagés.
Ce sont là de belles avancées pour les travailleurs et leur quotidien !
Oui nous sommes contents et les travailleurs aussi. La collaboration entre Puls et la CNE a été exceptionnelle et l’entente dans le front commun syndical vraiment très bonne. Cela aide vraiment lorsque l’on a de telles revendications. Nous continuons à chercher à faire revaloriser les salaires, à essayer de mettre en oeuvre le projet de travail en 4 jours/semaine, à rendre nos emplois plus attractifs que d’autres entreprises recrutant le même type de travailleurs que nous.
Propos recueillis par Florence Boisart