Développement de l’e-commerce, des alternatives existent
« Ce qu’il faut, c’est une politique d’e-commerce propre à la Belgique, qui allie durabilité écologique et durabilité sociale, y compris de bonnes conditions de travail » insiste Roberto Parillo de la CSC. En effet, l’impact écologique du secteur est très important. L’accroissement des livraisons à domicile aggrave la congestion routière et la pollution de l’air. L’implantation de larges centres logistiques détruit des espaces naturels. Les infrastructures informatiques (data centers…) sont fortement énergivores et émettrices de carbone.
De plus, la contribution à la collectivité, via l’impôt de ce secteur est aussi une question. On sait aussi que les grands acteurs de l’e-commerce tels qu’Amazon sont des acteurs qui pratiquent l’évasion fiscale à outrance. Dans ce cas, les richesses créés ne retournent que peu à la collectivité via les impôts. En 2020, Amazon a eu un chiffre d’affaires de 44 milliards en Europe et n’a pas payé 1€ d’impôt. Sans un retour fiscal, et si les emplois créés sont faibles, les actionnaires sont les seuls bénéficiaires de ce type d’implantations commerciales.
En Belgique, ce phénomène est encore renforcé par le paradis fiscal et parafiscal, unique au monde, qui a été créé pour les plateformes numériques agréées, dont le taux d’imposition a été limité à 10% seulement jusqu’à un plafond annuel de 6.540 euros. Soi-disant pour l’économie de partage entre citoyens mais qui aujourd’hui est intensivement utilisé pour des applications « B2C », ce qui est contraire à la loi.
Pour la CSC, développer un secteur en abimant la santé des travailleurs, en augmentant la pollution et en permettant par là à quelques-uns de s’accaparer la richesse produite n’est certainement pas la voie à suivre. A l’inverse, interdire l’e-commerce tout court pour éviter ces écueils ne semble ni très réaliste, ni enviable. Il y a, entre ces deux voies, de la place pour le développement de l’e-commerce avec une juste répartition de la richesse, de bonnes conditions de travail et de salaire, et avec un plus faible impact écologique.