Le 8 mai, le secteur de l’Horeca entamera un timide déconfinement, avec la réouverture des terrasses. Nous, syndicats du secteur, nous réjouissons de cette nouvelle qui donne un début de perspective aux travailleuses et travailleurs du secteur. Nous rappelons, toutefois, que l’Horeca est toujours largement sous oxygène et que sa survie dépendra également des soutiens apportés par le gouvernement.

Le compte à rebours est lancé. La réouverture des terrasses des cafés et restaurants le 8 mai va permettre à toute une partie du secteur Horeca de pouvoir enfin reprendre ses activités. Comme une large part de la population, c’est avec un certain enthousiasme que nous, syndicats, responsables de la défense des travailleurs et travailleuses du secteur de l’Horeca, prenons cette nouvelle. Nous comptons néanmoins sur les autorités pour faire respecter cette date de réouverture et toutes les mesures qui doivent protéger nos travailleurs afin d’éviter qu’ils ne soient victimes du non-respect de la loi par leur employeur. Nous comptons également sur la mise en place de contrôles visant au respect des règles en matière d’utilisation de la caisse enregistreuse et du paiement des salaires. Il est inacceptable qu’un secteur soutenu financièrement par la sécurité sociale et l’Etat puisse encore recourir à la fraude.

Face à cette première étape de déconfinement, nous souhaitons rappeler que derrière ces réjouissances liées au sentiment de retrouver une certaine liberté et normalité, il ne faut pas oublier la dure réalité que vit le secteur depuis plus d’un an. D’un côté, beaucoup de travailleurs sont toujours en chômage temporaire et le resteront après le 8 mai car cette réouverture des terrasses ne concerne qu’une partie du secteur (pas les hôtels, ni le catering, ni les restaurants sans terrasse, etc.). A l’inverse, d’autres travailleurs ont continué à travailler dans des conditions difficiles malgré la crise et les risques sanitaires (dans les homes, écoles, hôpitaux, etc.).

Nous pensons qu’il est crucial de réfléchir dès maintenant au secteur Horeca que nous voulons pour l’avenir. Les travailleurs souffrent énormément suite à ces longues périodes de chômage temporaire. Certains quittent le secteur et n’y reviendront pas. Certaines entreprises licencient leurs travailleurs suite au manque de perspectives quant à l’avenir du secteur. Demain, certaines entreprises ne fonctionneront plus qu’avec des travailleurs hyper flexibles, précaires et peu qualifiés. Il y a un risque réel de retrouver ce secteur vidé de ses talents et finalement à la recherche de travailleurs compétents ! Il faut donc à tout prix éviter cette perte de travailleurs qualifiés.

L’Horeca de demain doit, selon nous, être un secteur durable sur le plan économique, c’est-à-dire assaini de toute fraude sociale et fiscale, et durable sur le plan social, c’est-à-dire avec des travailleurs qualifiés et reconnus pour leurs compétences.