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Restructuration chez Sodexo : un profond sentiment d’injustice

Shutterstock

Fin août, le groupe de catering Sodexo annonçait sa volonté de se séparer de 373 collaborateurs sur les 3.500 que compte la société en Belgique. Ralia, déléguée CSC chez Sodexo, nous explique que, passé le choc de l’annonce, c’est un sentiment d’injustice, d’incompréhension et même de dégoût qui règne parmi les travailleurs.

 

Pourquoi le sentiment d’injustice et d’incompréhension est-il si grand chez les travailleurs ?

Ralia : « Les travailleurs ne comprennent pas pourquoi une entreprise qui fait tant de bénéfices restructure. Pourquoi ne réduit-elle pas un peu ses profits pour investir dans ses travailleurs ? Il faut être bien conscient que Sodexo n’est pas une PME ou une organisation philanthropique. C’est une entreprise multinationale française, contrôlée en grande partie par la famille Bellon. Pierre Bellon était en 2018 classé 13ème fortune de France, avec une fortune estimée à 5 milliards d'euros.

Début 2020, Sodexo a versé pas moins de 425 millions d'euros de dividendes à ses actionnaires ! Ces dividendes sont en augmentation depuis 10 ans et ce, grâce à un modèle économique basé de plus en plus sur la sous-traitance. »

Vous pouvez nous expliquer cela ?

R : « Oui, prenons par exemple la sous-traitance des repas des cantines scolaires bruxelloises à Viangro. Je vous explique : Sodexo passe un contrat avec Viangro. Sodexo licencie une partie de son personnel qui avait 20 ans de maison. Ce même personnel est ensuite réembauché – sans ancienneté – par Viangro. Sodexo devient en réalité une entreprise de gestion de contrats, elle en fait profiter ses actionnaires et fait perdre du travail, du salaire et de la qualité de vie à ses travailleurs. »

Comment les travailleurs vivent-ils la situation actuellement ? 

R : «  Les travailleurs sont partagés entre la peur et la colère. Peur parce qu’ils ne veulent pas être licenciés. Trouver un boulot n'était déjà pas évident, mais ça le sera encore moins en 2021. Et puis, il y a aussi la colère. Parce que les pressions sur le terrain commencent : « Si tu ne fais pas bien ton travail, tu sais ce qui va t’arriver... ».

Le contexte de restructuration augmente la pression, augmente la charge de travail, augmente la flexibilité. Et ce n'est pas l'arrivée de la Vivaldi qui va arranger les choses car il n'y a rien sur les prépensions, sur l'abaissement de l'âge de la pension, sur des réductions collectives du temps de travail. Au contraire, tout le monde semble d'accord pour encore flexibiliser le marché du travail. »

Quelles sont les prochaines étapes dans les négociations ?

R : « Pour l'instant, nous sommes dans la première phase d'information et de consultation. Les délégués posent des questions à la direction quant à la nature du projet de restructuration. Tout ce que nous savons aujourd’hui, c’est que les 373 licenciements toucheraient 150 sites à travers le pays, mais nous ignorons encore quelle en sera l'importance en fonction de chaque établissement concerné. Un conseil d’entreprise extraordinaire est prévu le 9 octobre. Le réviseur d'entreprise devrait être présent pour commenter le bilan financier et social de Sodexo. »

Quel pensez-vous de cette restructuration ? 

R : « C'est honteux ! Honteux parce que Sodexo a engrangé des millions d’euros grâce au tax-shift. Cet argent a été directement reversé aux actionnaires alors qu'il pourrait sauver nos emplois. C'est honteux parce que cela va jeter dans la misère des travailleurs – souvent des femmes – qui déjà maintenant terminent leurs shifts et vont chercher à manger dans les banques alimentaires. Vous imaginez ça ? Vous travaillez dans les cuisines, vous faites à manger toute la journée et puis vous allez à la banque alimentaire. A plusieurs reprises, les délégués ont demandé que les invendus soient mis à disposition du personnel de Sodexo à prix coûtant. La réponse a toujours été non. Ce sont les travailleurs qui se sentent honteux alors que ce sont eux qui font tourner l'entreprise et qui rapportent l'argent. Avouez que ce n'est pas normal. La honte doit changer de camp. »

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