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Edito

Le CoDiv long...

« Faites attention, quand une démocratie
est malade, le fascisme vient à son chevet…  
mais ce n'est pas pour prendre de ses nouvelles. »
Albert Camus 

La crise du Covid est derrière nous. Une crise, c’est le moment inattendu où tout doit changer. C’était il y a un an et demi : on cousait des masques, on apprenait aux enfants à éternuer dans leur coude, on applaudissait les soignants …  

Nous sommes, depuis longtemps déjà, dans tout autre chose : le Covid s’est installé durablement. Et puisque « l’après- Covid », c’est dans trop longtemps, nous avons besoin de mesures démocratiques, claires et collectives pour vivre malgré la pandémie. Or, ces mesures, nous ne les avons pas : les Codeco à la petite semaine se limitent à des réponses à court terme, parfois contradictoires, et étroitement sanitaires. 

Non pas que le péril sanitaire puisse être négligé. Le Covid tue. Trop de décès, de familles endeuillées, de malades de longue durée. Trop de poids et de peur pour nos collègues des soins de santé. Trop de victimes indirectes à cause de soins reportés… Pas question de sous-estimer cela. Ni non plus les autres dégâts du Covid : isolement des personnes âgées ou fragiles, appauvrissement des précaires et explosion des inégalités, souffrance et épuisement sur les lieux de travail, déscolarisation des enfants…

Ni la menace du CoDiv : le virus de la confusion et de la division. Jamais les travailleurs et travailleuses n’ont été si divisés : vaccins, CST, menaces de sanctions contre-productives contre les soignants : chaque question divise et paralyse. Pourquoi ? En partie parce que des provocateurs d’extrême-droite, prophètes illuminés d’une « liberté individuelle » illimitée ou pseudo-médecins diplômés de YouTube, voient dans la crise actuelle une occasion en or d’en finir avec la démocratie et le vivre-ensemble. Et qu’ils trouvent un terrain fertile dans la peur ou les doutes légitimes de beaucoup de gens. 

Et en partie parce que nos gouvernements ont trop renvoyé à des réponses individuelles et culpabilisantes, sans apporter de réponses stables et collectives. Pourquoi, alors qu’on sait depuis un an que c’est essentiel, tous les lieux collectifs ne sont pas équipés d’aération adéquate ? Pourquoi, depuis deux ans, n’y a-t-il pas eu un investissement massif dans les soins de santé – y compris la prévention et la médecine de proximité, et y compris en revalorisant ces métiers « essentiels ». Pourquoi, alors qu’on connaît le rôle des « comorbidités » (hypertension, obésité, maladie respiratoire…) un grand effort n’a-t-il pas été fait pour transformer notre alimentation et nos modes de vie ? Et pourquoi le rôle de la mondialisation et de la destruction de la nature dans la multiplication des pandémies n’est-il pas vraiment questionné ? 

De telles mesures demandent du temps et du courage politique. Faute de courage ou de clairvoyance, la réponse est étroite : vaccin et CST. A l’usage, le CST apparaît comme une mauvaise idée : prétexte à relâcher les gestes-barrière, il semble surtout servir de carotte et de bâton pour pousser les gens à se faire vacciner sans que le gouvernement ose prononcer le mot « obligation » - sauf dans des versions discriminatoires ciblées sur le seul personnel soignant. Quant au vaccin, oui, il fonctionne. Non pas comme la « formule magique » qu’on nous avait laissé espérer. Mais il diminue beaucoup les risques graves et les décès : et ce n’est pas rien ! On voudrait alors qu’il soit vraiment accessible à tous, et que le gouvernement s’engage à le rendre disponible rapidement partout dans le monde – sinon la ronde des variants ne finira jamais ! Pour l’instant, le gouvernement De Croo s’oppose encore à la levée des brevets !

Il faudra encore beaucoup de temps et de courage pour nous débarrasser du Covid. Si nous voulons, en attendant, vivre dans une société juste, débarrassons-nous d’urgence du CoDiv – du virus de la confusion et de la division.   

Car nous aurons besoin d’unité du monde du travail pour nous battre contre d’autres fléaux que le Covid n’a pas fait disparaître: pauvreté, bas salaires, destruction écologique… Autant de manifestations d’un capitalisme cannibale qui contribue aussi bien à la multiplication des pandémies depuis 30 ans qu’aux tragiques inondations de cet été… « Un peuple uni, dit-on, ne sera jamais vaincu ». Face aux bombes à retardement sociale et climatique, pouvons-nous prendre le risque d’être désunis ?  

Felipe Van Keirsbilck
secrétaire général