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Edito

Caramba, encore raté !

Rien d’original, direz-vous : un homme politique qui critique, c’est la ritournelle habituelle. Mais attendez un peu, ici il y a un truc qui cloche, et un point intéressant.



Ce Johan Van Overtveldt (N-VA) est ministre des Finances du gouvernement Michel. Et donc le responsable de la taxe en question, qui vient d’être décidée cet été. Et il commence déjà à nous dire que « sa » taxe ne va pas marcher. Intéressant : au milieu des mesures de l’été, qui toutes s’attaquent aux travailleurs et aux familles (pensions, soins de santé…), la taxe « compte-titres » était l’unique mesure qui faisait payer les plus fortunés. Au compte-goutte, mais quand même, c’était un petit geste demandé aux Belges qui possèdent des actions (en gros, les 10% les plus riches). Et donc, avant même qu’elle soit née, cette taxe est critiquée par le ministre qui devait la mettre en œuvre.

 

DIAMANT, CAÏMAN…

On a l’impression d’un comique de répétition (un comique pas très drôle, en réalité) : sous ce gouvernement, on a déjà vu l’échec de la « Taxe Diamant » : un régime sur mesure pour les diamantaires anversois, qui allait enfin les faire payer un tout petit peu d’impôt… Mais, deux ans plus tard, le ministre est incapable de dire ce qu’elle aurait rapporté. Puis l’échec cuisant de la « Taxe Caïman », qui irait enfin chercher un tout petit peu des milliards planqués dans les Paradis Fiscaux… et qui en fait ne rapporte rien, sans doute pas même le dixième de l’objectif (460 millions €) qui était lui-même… un millième des montants placés aux îles Caïman et dans d’autres paradis fiscaux.

 Quel succès ! 100% des projets des taxes visant les grandes fortunes échouent. Une telle performance dans l’échec ne tient pas au hasard : la N-VA et le MR sont, à juste titre, décrits comme le « syndicat des fraudeurs ». Ils inventent chaque année une nouvelle taxe pour les riches, supposée équilibrer un peu toutes celles qu’ils nous font payer à nous, puis la font capoter dès qu’elle est lancée.

 Vous me trouvez sévère ? Regardez l’actualité fiscale européenne : un projet est sur la table pour tenter de faire payer un peu les multinationales d’Internet (Google, Facebook, Amazon…) qui actuellement ne contribuent pour quasi rien en Europe. Les principaux pays européens soutiennent cette idée… mais pas la Belgique de Charles Michel. Autre exemple :  depuis 15 ans, nous réclamons (avec Attac et beaucoup d’autres) une taxe sur les Transactions Financières (taxe « Tobin ») : un petit grain de sable dans la spéculation qui détruit l’économie. Après la crise de 2008, onze gouvernements européens avaient enfin suivi cette piste, mais le projet est à l’agonie. A cause de qui ? Du gouvernement MR-N-VA qui a multiplié les bâtons dans les roues.

 Besoin d’encore une preuve ? Dans les mesures fiscales de l’été, à côté de la taxe « compte-titres » destinée à rater, il y avait deux petites mesures sur la fiscalité de l’épargne : l’une offre un petit cadeau de 188 € aux détenteurs d’actions (les épargnants les plus riches) ; l’autre divise par deux l’avantage fiscal sur les comptes épargnes (presque toutes les familles ont un tel compte). Vous voyez la logique ?

 Pour autant, avons-nous un gouvernement incompétent, qui rate tout ce qu’il essaie ? Non ! Quand il s’agit de couper dans les services publics ou dans nos salaires, ce gouvernement est capable d’efficacité. Le saut d’index a coupé 2% de tous nos revenus, pour toute notre vie. En moyenne un travailleur belge perdra 25.000 € sur sa carrière. Et là il n’y a pas de « malchance » qui ait fait capoter cette mesure. Bref : les fraudeurs et les grandes fortunes ont bien, dans le gouvernement de Charles Michel, un lobby très efficace. Et si nous voulons rétablir un minimum de justice face à l’impôt et à la richesse, il faut lui opposer un syndicat capable de dénoncer sans relâche l’injustice, et de proposer des alternatives. Ce sera une priorité pour la CNE.



Felipe Van Keirsbilck,
 Secrétaire général