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Edito

Assassinée en service syndical

et abat la jeune femme qui allait le servir, puis s’enfuit. Ce n’est pas dans un polar sur la plage que vous avez lu cela, mais dans les journaux la semaine passée. Ça ne s’est pas passé à Kaboul ou à Chicago, mais à Diest, petite ville du Brabant flamand, dans un centre de services de la CSC, un lundi ensoleillé du mois d’août. La jeune femme abattue froidement était une de nos collègues.


Devant l’insupportable assassinat de cette jeune femme, devant la tristesse inimaginable de son petit garçon, devant le deuil d’une famille, nous pouvons avoir des larmes, mais nous sommes sans mot. Dans tous les bureaux de la CSC, des gestes de solidarité et des moments de recueillement ont été organisés, chaleureux, indispensables et pourtant bien impuissants à réparer l’irréparable.
 Bien sûr il y a toujours eu, et peut-être y aura-t-il toujours des déséquilibrés et des tueurs fous, laissant derrière eux stupeur et désolation. Mais il y a ici une douleur supplémentaire qui nous frappe : le travail de cette jeune femme assassinée, comme celui de centaines de ses collègues, tous les jours, était de rendre service aux gens les plus en difficulté. De les protéger, autant que possible, de la violence économique et sociale qui agite notre société. 

 C’est pourquoi nous tenons à ajouter aux condoléances un profond hommage à cette jeune femme tentant de rendre service aux affiliés de son syndicat. Et au-delà d’elle, l’hommage et la gratitude vont à toutes celles et tous ceux qui, dans la CNE, la CSC, dans les syndicats en général, sont chaque jour au service de travailleurs avec ou sans emploi, pour tenter au mieux de faire respecter leurs droits. Et à toutes celles et tous ceux qui sont en première ligne face à la souffrance humaine et à la violence sociale : dans les hôpitaux, les services sociaux, les soins aux personnes âgées ou handicapées, les administrations ou la justice…
Un hommage cent fois mérité, car plus la société est inégalitaire, injuste, brutale, plus nombreux sont les hommes et les femmes en grande difficulté, et plus difficile est la tâche des soignants, des assistants sociaux ou des employés des syndicats, etc. Tous confrontés à des détresses croissantes et des restrictions dans les moyens pour y faire face. Et nous sommes bien forcés de voir que les politiques belges et européennes, et la cupidité de beaucoup d’entreprises, accroissent ces multiples formes de violence. Dans les hôpitaux, ce sont les coupes dans le financement, dans le social le durcissement sans fin des conditions d’octroi des aides. Et dans le domaine du chômage, face à une législation de plus en plus dure et compliquée, l’ONEM diminue sans cesse les moyens des services de paiement…

Alors oui, on peut bien imaginer que quelqu’un qui perd son travail, ou qui n’est pas payé, ou qui n’arrive plus à se soigner, ou qui est méprisé dans son entreprise, etc., ressente de la colère. Mais aucune violence ou injustice subie n’autorise à infliger la violence à autrui. Si nous existons comme syndicat, c’est pour inventer d’autres réponses à cette violence du monde : pour le rendre moins injuste par l’action collective, et pour protéger au mieux les victimes par la solidarité et le service à nos membres.

 Celles et ceux qui rendent ce service, dans le syndicat ou ailleurs, pas plus que quiconque, ne devraient jamais être exposés à la violence.  Evidemment jamais à cette violence inimaginable qui vient de nous frapper.  Mais pas même un coup, pas même une bousculade, une menace ni une insulte. Oui, notre société est injuste, certains sont exposés à des violences inacceptables, mais face à cette violence, nos collègues sont aux côtés des victimes, et à leur service : pour cela, ils méritent leur respect et notre reconnaissance.
  



Felipe Van Keirsbilck,
Secrétaire général.