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Edito

Guérir par Ma(g)gie?

Une augmentation de 70% en dix ans ! De tels chiffres devraient inquiéter le gouvernement, et en premier lieu la médiatique ministre de la Santé. Et de fait, Maggie De Block annonce des mesures, mais nous nous demandons ici si son remède n’est pas pire que le mal.




 Ne devrait-on pas commencer par se demander d’où vient cette augmentation inquiétante ? Est-ce normal que plus d’un Belge sur 20 en âge de travailler soit en maladie de longue durée ? Nous pensons qu’il y a 3 causes importantes sur lesquelles le gouvernement devrait agir.

 D’une part l’environnement : la qualité de l’air dans les villes, pour prendre un seul exemple, est une cause avérée de graves problèmes de santé. Deuxièmement, les conditions de travail : le stress excessif est devenu une norme dans la majorité des entreprises ; on estime qu’il est à la source de près d’un tiers des maladies de longue durée. Et enfin, les règles du marché de l’emploi : le crédit-temps et la prépension, par exemple, étaient des ressources importantes pour lever le pied quand l’âge et la santé ne permettaient plus de tenir le coup.


 Or le premier constat qui nous scandalise est que, sur ces leviers de prévention, le gouvernement fait tout le contraire de ce dont les travailleurs ont besoin. Les actions pour l’environnement sont à l’arrêt. La loi Peeters va rendre le travail encore plus infaisable, avec l’hyper-flexibilité des horaires et la pression à travailler plus.
 Et ce gouvernement Michel a signé l’arrêt de mort des prépensions (RCC) et des crédit-temps sans motif : vouloir faire une pause ou passer à 4/5 « juste » parce qu’on ne tient plus le coup est désormais interdit.


 Faute de vouloir faire de la prévention, quel est le traitement précis prescrit par le Docteur De Block ? Il tient en un mot : sanctions. Alors que patrons et syndicats avaient conclu un accord pour aider les malades de longue durée à revenir au travail (progressivement, s’il le faut), la ministre impose ses pilules amères : une amende de 5% de l’indemnité pour un formulaire non rempli, et 10% pour un rendez-vous manqué. Cette approche nous scandalise. D’abord parce que le retour au travail est une question délicate : pour le travailleur (se morfondre et déprimer n’est pas un projet de vie… mais reprendre trop vite un boulot dur et stressant peut être une grave erreur) comme pour l’employeur… et pour les collègues. C’est pourquoi nous avions, avec les patrons, imaginé des parcours de retour au travail qui tiennent compte des intérêts du malade, de l’entreprise, et de la santé publique. Nous avions exclu de ces parcours les sanctions financières. D’abord parce que les gens ne choisissent pas de tomber malade ou en burn-out. Ensuite parce que la menace de couper dans les allocations d’invalidité ne peut être qu’une source de stress, de maladie en plus, ou de retour précipité au travail, en dépit des avis médicaux.


 En imposant quand même des sanctions, avec le but avoué de faire des économies supplémentaires dans la Santé, ce gouvernement Michel démontre trois choses : son mépris pour la concertation sociale, son alignement perpétuel derrière les intérêts des entreprises (qui, curieusement, ne sont jamais mises en cause face à cette épidémie), et son mépris total pour la souffrance de celles et ceux qui travaillent… ou qui voudraient travailler.



 Quant à nous, nous allons accompagner les malades confrontés à cette nouvelle « police de la guérison » ; nous allons expliquer les causes de cette épidémie , pour empêcher qu’on oppose les « bons travailleurs » aux « fainéants malades » ; et nous continuerons à résister à ce gouvernement MR-NVA qui nous enfonce chaque jour davantage dans l’impasse néolibérale.





Felipe Van Keirsbilck,
Secrétaire général.