Communiqué de presse
12/05/2022
Le 12 mai, c’est la journée internationale du personnel infirmier
Vous croyez vraiment qu’ils et elles sont à la fête ? Loin de là.
Après les applaudissements et les promesses, les gifles.
Lors de la pandémie, les soignants se sont conduits et ont été considérées comme des héros. Des promesses ont fusé : « On a compris qu’il fallait réinvestir massivement dans les services à la population, et notamment dans les soins de santé ».
Et en effet, que ce soit au Fédéral (Hôpitaux, soins infirmiers à domicile...) ou au Régional (Maisons de repos, aide aux personnes handicapées, aux familles…), des budgets ont été débloqués, à la fois pour améliorer les salaires et améliorer les conditions de travail.
Mais sur le terrain, rien ne change !
La pénurie de personnel soignant sur le terrain est à la source d’un cercle vicieux infernal. Le rattrapage des activités hospitalières (retardées par la pandémie) s’ajoute à l’absentéisme et aux postes vacants pour épuiser le personnel. Celui qui tient encore songe fortement à réduire son temps de travail ou tout simplement à quitter la profession. Les burn-out se multiplient, ainsi que les accidents professionnels et maladies d’épuisement. Et bien sûr, l’image de ces professions se dégrade d’autant : qui aurait l’envie de rejoindre cet enfer, fût-il passionné.
Pire, alors que des centaines de millions d’euros ont été réinjectés pour des emplois supplémentaires, les postes restent inoccupés, faute de candidats.
L’obligation vaccinale, le coup de grâce !
L’encensement des soignants a fait place à la culpabilisation. Le ministre Vanden Broucke n’hésite pas à déclarer que le personnel soignant non vacciné est une menace grave pour la population, et est irresponsable, alors même que tout démontre que la vaccination, à ce moment-ci, avec le variant actuel, ne limite pas la contamination, mais bien la gravité pour celui qui est contaminé. Alors qu’il se base sur des avis d’un autre temps, le Ministre continue, contre vents et marées, à considérer qu’il faut voter la loi d’interdiction professionnelle pour le personnel soignant non vacciné. Massivement, les avis convergent pour considérer qu’une telle loi aura un effet inverse en matière de santé publique : par le découragement et la dévalorisation des professionnels concernés, et par l’aggravation de la pénurie de soignants.
Et qu’on ne vienne pas dire que c’est un outil « au cas où ». La démotivation, elle est là. Et pas au cas où. Et le personnel réfractaire à la vaccination ne va pas attendre d’être mis dehors pour se réorienter professionnellement !
Plus que jamais, mesdames et messieurs les responsables politiques, le personnel infirmier et soignant n’a pas besoin de la sortie d’une pièce de 2€ ( « 2 zéros », dirions-nous) pour se sentir reconnu. Il a besoin d’un investissement important pour rendre tenables et attractives ses professions.
Il a aussi besoin que les fédérations d’employeurs comprennent qu’il faut arrêter de fonctionner avec le personnel comme la seule variable d’ajustement des limites de l’offre de santé. Ce calcul à court terme (heures sups, changements d ‘horaires, etc.) crée la pénurie de demain.