Communiqué de presse
20/10/2021
Obligation vaccinale : les fédérations patronales de la santé et du social jouent avec le feu
Vendredi passé, les fédérations patronales de la santé et du social ont défendu la mise en œuvre urgente de l’obligation vaccinale, avec sanctions pour les récalcitrants. Pour la CNE, une telle mesure n’est pas du tout justifiée. Elle provoquerait la guerre civile dans les institutions et services.
Dans un avis du Conseil fédéral des établissements hospitaliers et du Conseil national du travail, les fédérations patronales défendent une obligation vaccinale pour tous les personnels des services de santé et du social (CP 330, 331,332, 318, 319, 327, et même les mutuelles). Elles réclament que sa mise en œuvre soit urgente et des sanctions allant jusqu’au licenciement après 6 mois de suspension (sans salaire ni indemnité de chômage). Les fédérations patronales stigmatisent ces professionnels en considérant qu’ils « n’ont pas encore assez réfléchi ».
Mesure tardive et injustifiée
Pour la CNE, une telle mesure viendrait trop tard et ne se justifie pas dans la manière dont les employeurs la défendent.
- Aucune étude ne permet de mettre en lumière que le rebond des contaminations est dû à des contaminations dans ces services. A l’inverse, c’est sans doute dans ces services que les mesures de prévention sont les mieux respectées. Contrairement à la « libéralisation » qu’on vient de généraliser quasi partout ailleurs.
- Généraliser l’obligation aux seules commissions paritaires du santé-social n’a aucune base scientifique ou réglementaire. Dans ce cas-là, pourquoi pas l’enseignement, ou les mouvements de jeunesse, ou… ?
- Généraliser l’obligation vaccinale à l’ensemble des professionnels n’a aucun sens. En quoi le comptable de l’hôpital risque-t-il plus de contaminer qu’un personnel de l’HoReCa ?
- Sanctionner le personnel de santé qu’on a louangé pendant toute la pandémie est inconcevable, surtout vu l’ampleur des conséquences demandées par les employeurs.
- Réduire le nombre de professionnels disponibles sur le terrain, c’est faire prendre encore plus de risques de santé publique aux personnes soignées et aux professionnels eux-mêmes.
Les employeurs veulent-ils vraiment la guerre civile ?
Si les employeurs veulent la guerre civile dans les institutions et services, il faut en effet mettre en œuvre ces mesures. Mais nous plaignons déjà maintenant les directions locales qui devront faire face à cette guerre civile…