Auteur: Ann Vermorgen

10/07/2024

Les élections politiques sont derrière nous, tout comme les élections sociales. Le résultat de ces dernières est toutefois beaucoup plus clair que celui des élections politiques. La CSC est et reste le plus grand syndicat dans toutes les régions du pays et reçoit un mandat fort de la part des travailleurs. Les élections politiques sont moins évidentes, mais elles envoient un message clair: une approche différente de la politique est nécessaire.

En tant que présidente, les élections sociales m'ont amenée à rencontrer de nombreux travailleurs et militants dans toutes sortes d'entreprises. J'y ai entendu les mêmes aspirations et les mêmes demandes. Des salaires qui n'augmentent pas, une charge de travail élevée et des gens qui se demandent combien de temps ils vont pouvoir tenir. Beaucoup de préoccupations sur le coût du logement, le manque de transports en commun ou d'accueil d'enfants. Et des inquiétudes quant à l'impact du passage à une économie neutre en carbone et de l'arrivée de l'intelligence artificielle sur leur emploi.

Chaque parti a rédigé un programme spécifique et volumineux, mais les partis doivent maintenant apporter ensemble une réponse cohérente en actes et en chiffres. L'exercice du bureau du plan nous a permis d'obtenir quelques chiffres sur ce que certaines propositions pourraient rapporter. Mais il faut les prendre avec des pincettes, car si les économies et le produit bruts étaient présentés de manière claire, la valeur ajoutée ou les économies réelles restaient basées sur les hypothèses d'un modèle incomplet. Avec l'exercice budgétaire qui nous attend à la demande de l'Europe, nous pouvons nous attendre à ce que les calculs soient plus approfondis et que l’on évite de penser s’enrichir avec des économies sur des allocations et des services qui devront ensuite être entièrement récupérés ailleurs.

Ce n'est pas en faisant de la politique symbolique sur le dos des plus faibles que nous parviendrons à redresser notre budget. La limitation du chômage dans le temps en est l'exemple le plus clair et le plus inutile. En revanche, une véritable réforme fiscale qui fait glisser les charges du travail vers le patrimoine est un signal très clair qui ne peut plus être ignoré. Il incombe au nouveau gouvernement de renforcer les fondements de notre système social afin que la société et l'économie puissent résister aux tempêtes à venir.

La formation du gouvernement doit maintenant commencer. Au niveau régional, cela devrait être plus rapide qu'au niveau fédéral. Il est important de ne pas perdre de temps au niveau fédéral avec des jeux idéologiques inutiles ou des exigences déraisonnables telles qu’une transformation de la structure de l'État. Dans le même temps, les négociateurs doivent continuer à écouter ce qui se passe. La politique ne se fait pas dans le vide et la voix des travailleurs et de la concertation sociale doit continuer à se faire entendre pendant la formation du gouvernement et après. Les politiques pourront ainsi répondre aux nombreuses aspirations des travailleurs.