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"Tous les métiers sont essentiels"

© Aude Vanlathem

Sophie, 47 ans, est passionnée par son métier d’ergothérapeute gériatrique qu’elle exerce à la clinique Saint Pierre d’Ottignies. Elle est aussi déléguée CSC. Pour elle, tous les métiers sont essentiels au sein de l’hôpital.

«Cela fait près de 23 ans que je travaille auprès des personnes âgées. Comme ergothérapeute, je les accompagne afin qu’elles retrouvent une certaine indépendance et une autonomie dans les gestes de  la vie de tous les jours, en tenant compte de leur environnement dans lequel elles évoluent.

Après 15 ans dans le service gériatrique, je travaille depuis 7 ans dans l’équipe mobile de liaison gériatrique composée d’un médecin, de trois infirmières, d’une kiné, d’une logopède, d’une psychologue, d’une diététicienne et de moi. On est appelé par les services autres que gériatriques pour des patients de plus de 75 ans qui ont une problématique liée à l’âge et un problème d’indépendance au domicile, ou quand il y a un souci de prise en charge dans l’unité de soins dans laquelle ils sont. On se rend au chevet du patient. Ce changement de fonction m’a permis de passer d’un quart temps syndical à un mi-temps.»

Métier essentiel

«On est tous essentiels chacun à notre niveau. Si une chambre n’est pas nettoyée correctement, on ne peut pas accueillir un nouveau patient; si le personnel de la cuisine ne fait pas les repas, le patient ne peut pas manger; on a besoin des kinés pour mobiliser, des médecins pour soigner, des infirmières pour les soins… Et les aides-soignantes, les secrétaires, les auxiliaires de soins sont indispensables pour aider les infirmières dans leur travail. Mais ces métiers ne sont pas reconnus à leur juste valeur. 

Pendant la première vague Covid, avec la kiné de mon équipe, on a décidé d’aller en unité Covid comme aides-soignantes. Ça a été dur et c’est pourquoi on en est là aujourd’hui: le manque de personnel a entrainé des burn out, des personnes ont quitté l’hôpital parce que c’était trop

Travail syndical essentiel

«Actuellement et plus que jamais, il y a une telle souffrance qui émane du personnel soignant. Syndicalement, ça demande énormément d’énergie et il faut souvent taper sur le clou pour faire entendre les choses. Dernièrement, on a utilisé le rapport de force: on a annoncé que l’on ne signerait pas le Fonds blouses blanches - qui correspond à un financement de 2 millions d’euros pour l’engagement de personnel infirmier qu’il n’y a quasi plus sur le marché -, si la direction n’engageait pas plus de personnel de support pour aider le personnel infirmier en place.

On a aussi utilisé ce rapport de force en imposant la grève du personnel soignant le 7 décembre 2021. On est dans le mur. Les gens tombent comme des mouches. À la clinique Saint Pierre d’Ottignies, 12 % du personnel est non vacciné, soit environ 180 personnes sur 1.500 travailleurs. Cette obligation vaccinale pour le personnel soignant est la goutte d’eau. Je ne sais pas comment on va faire s’ils mettent en pratique ce projet de loi.»

On a été applaudi…

«Les applaudissements pour le personnel soignant nous ont fait du bien au début, c’était une forme de reconnaissance, mais au bout d’un moment, ils m’ont apparu comme faux. C’était comme si la population découvrait l’existence des hôpitaux, qu’on travaillait dedans et que c’était dur, alors que c’est notre quotidien. Lors de la manif du 7 décembre, on a utilisé un slogan qui résume bien notre situation: "En 2019, on est applaudi, en 2020 on est oublié, en 21 on est accusé, en 22 on est licencié". Un médecin a ajouté: "en 23, c’est la fin des soins infirmiers".

Revaloriser les métiers essentiels c'est pas du superflu si on veut continuer à compter dessus.