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Les bénéfices du commerce alimentaire ont doublé avec la pandémie

Selon une étude de la CSC Alimentation et services se basant sur les données de la Banque Nationale, les bénéfices du commerce alimentaire ont augmenté de 108 % en 2020, et les dividendes de 70 %. « La CSC Alimentation et Services demande que les travailleurs reçoivent leur part, car derrière les profits se trouve le travail d’hommes et de femmes qui se sont dépensés sans compter » déclare Kris Vanautgaerden, responsable syndical national du secteur. 

Le commerce alimentaire est un des grands gagnants de la crise du Covid. La fermeture de l’horeca, le télétravail et la cuisine à la maison leur ont permis de doper leurs ventes.

Dans une étude qui sort ce 4 novembre 2021, le service d’études de la CSC Alimentations et services a objectivé ces gains. Il s’est basé sur les comptes déposés par plus de 5000 entreprises à la Banque Nationale.

Premier constat, le bénéfice des entreprises du secteur a doublé en 2020. Le bénéfice après impôts est passé de 865 millions en 2019 € à 1,8 milliard € en 2020, soit une augmentation de 108 %. « C’est du jamais vu, il s’agit d’un record », commente Olivier Malay, économiste et co-auteur de l’étude. « Les grandes entreprises (plus de 250 travailleurs) sont celles qui ont le plus profité de la crise, avec une hausse spectaculaire des bénéfices de 166%. Mais même les petites (moins de 50 travailleurs) ont connu une hausse inédite de leurs bénéfices, de 51% ».

On pourrait imaginer qu’à côté de ces succès, il y ait aussi beaucoup de perdants, surtout dans les petits commerces. Ce n’est pas le cas. Tant dans les grandes que les petites, le nombre d’entreprises en difficulté est en diminution. Elles sont 75% à dégager des bénéfices en 2020, contre 71% un an plus tôt. « Si certaines entreprises du commerce alimentaire ont toujours des difficultés, en moyenne, elles en ont moins après la crise qu’avant celle-ci » poursuit Olivier Malay.

A qui ces bénéfices record ont-ils bénéficié ? La croissance des bénéfices a essentiellement profité aux actionnaires. Les dividendes versés aux actionnaires sont passés de 565 millions € à 955 millions €, c’est-à-dire une hausse de 70 %. Les autres grands gagnants de la crise sont les administrateurs et gérants, qui ont vu leur rémunération moyenne s’accroître de 30 %. 

Au final, ceux qui ont le moins bénéficié de cette année exceptionnelle pour le commerce alimentaire sont les travailleurs du secteur. La masse salariale n’a augmenté que de +0,2% par rapport à 2019. « Et encore, on ne parle pas forcément d’augmentations salariales, mais aussi simplement de nouveaux travailleurs embauchés pour faire face à l’afflux de clients » continue Olivier Malay. « Si on avait distribué la moitié des bénéfices aux travailleurs du secteur, chacun d’entre eux aurait pu recevoir un bonus de 10 000 € brut. Il y a de la marge » poursuit-il.

Alors que syndicats et patronat sont en négociations sur les conditions de travail du secteur, pour Kris Vanautgaerden, responsable national de la CSC Alimentation et Services, cette situation est problématique : « Les travailleurs se sont donnés sans compter pendant la crise Covid. Ils ont fait des heures supplémentaires et permis à la population d’être approvisionnée. Il faut qu’ils reçoivent leur part. Nous demandons des améliorations au niveau du pouvoir d’achat, telles que les 0,4 % et la prime Covid de 500 €. Mais aussi qu’on puisse discuter de l’amélioration des conditions de travail et de la diminution de la pression dans chaque entreprise. Vu les dividendes versés aux actionnaires, c’est la moindre des choses. A moyen terme, il faut aussi sortir de la loi de 1996 qui gèle les salaires car c’est le fond du problème ».